Un bidonville très insalubre où vivaient 80 Roms, selon la préfecture, environ 200 selon les associations, était en cours d'évacuation lundi matin à Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis), ont annoncé ces deux sources.
"Les policiers ont encerclé le camp. Ils forcent les familles à faire leurs bagages", a déclaré Nathalie-Marie Chantepie, de l'association Porte-B'honneur. "Il y a une décision de justice" ordonnant l'expulsion de ce campement, situé sur un terrain privé, a expliqué la préfecture, assurant que le démantèlement "se passe bien".
Le bidonville est installé en contrebas de l'autoroute A4, à deux pas d'un Novotel. Il n'y a ni eau ni électricité et les allées entre les baraques en tôle, planches et bâches en plastique sont jonchées de détritus faute de poubelles à proximité. Cet été, des habitants avaient confié ne pas bien dormir la nuit à cause du raffut que faisaient les rats. "Il y a beaucoup d'enfants, des nourrissons qui sont malades et qu'on a conduit aux urgences pédiatriques il y a encore deux jours", s'est inquiétée Mme Chantepie, rappelant qu'il y avait chez les habitants de ce camp "de nombreux cas de tuberculose" et que "la plupart ont interrompu leur traitement car ce n'est pas leur priorité".
"C'est d'autant plus choquant qu'on a eu une réunion à la préfecture la semaine dernière où on a évoqué la nécessité de proposer des solutions préalablement à toute expulsion comme le prévoit la circulaire du gouvernement (publiée cet été), or rien n'a été fait", a ajouté Didier Cusserne, du collectif de soutien aux Roms de Noisy-le-Grand.
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