Remunicipaliser la distribution de l’eau sur son territoire, voilà une décision qui n’est pas sans risque pour un élu de la République.
Le 6 juillet dernier, Marianne révélait comment Eau du Sud Parisien, une branche régionale de la Lyonnaise des eaux (Groupe Suez environnement) s’était offert les services de
Vae Solis, un
« cabinet de conseil en stratégie de communication et gestion de crise », pour discréditer l’action menée dans le domaine par la Communauté d’agglomération Les Lacs de L’Essonne (qui compte les communes de Grigny et de Viry-Châtillon).
Dans leur ligne de mire : son président, Gabriel Amard, membre du Parti de gauche, dont la
« communication » était jugée
« agressive » et
« outrancière ». Comme
Marianne le montrait, la palette d’actions proposée par Vae Solis à la filiale régionale du géant de l’eau était très vaste : alimentation d’un blog
que l’on croyait pourtant animé par un simple citoyen de Viry-Châtillon, diffusion de
« notes blanches » et d’
« éléments de langage » aux opposants locaux,
« recherche de médiatisation “spontanée” » (avec les guillemets, s'il vous plaît) dans
« la presse nationale et locale pour dénoncer la démarche de la mairie de Viry » ! Bref, l’objectif était clairement édicté, écrit noir sur blanc :
« Empêcher in fine
la collaboration entre Eaux des lacs de l’Essonne et Eau de Paris, soit en conduisant la [Communauté d’agglomération Les Lacs de l’Essonne]
à renoncer à son projet, soit en conduisant la Ville de Paris à renoncer à y participer à ses côtés ».