LEMONDE.FR avec AFP et AP | 02.03.12 | 12h25 • Mis à jour le 02.03.12 | 15h25
"A bas les coupes. Grève générale. Solidarité des travailleurs". Affiche d'une manifestation contre la réforme du travail en Espagne. Madrid, le 10 février 2012. AFP/DOMINIQUE FAGET
Le nombre de chômeurs en Espagne a atteint fin février un nouveau record, avec plus de 4,7 millions de personnes, a annoncé vendredi le ministère du travail. En février, 112 269 chômeurs en plus ont été comptabilisés, soit une augmentation de 2,44 % par rapport au mois de janvier. Pour les jeunes actifs de moins de 25 ans, la progression est encore plus rapide : 5,22 % en un mois.
En 2012, le chômage devrait frapper 24,3 % de la population active. Fin 2011, il s'établissait à 22,85 % – soit le taux le plus élevé parmi les pays industrialisés, selon l'Institut national de la statistique.
"Ces chiffres du chômage justifient" la réforme du travail approuvée par le gouvernement, "complète et équilibrée dans une conjoncture très compliquée pour l'économie espagnole et européenne", affirme le ministère dans un communiqué.
Sur les injonctions de la Banques d'Espagne, de l'Union européenne et du FMI, le gouvernement de droite de Mariano Rajoy a adopté le 10 février une nouvelle réforme pour flexibiliser le marché du travail, incluant la baisse des indemnités de licenciement et des mesures pour stimuler l'emploi des jeunes. Elle a provoqué une vague de manifestations dans tout le pays, l'opposition et les syndicats jugeant qu'elle allait faire progresser le chômage dans les prochains mois.
Dans l'ensemble de la zone euro, le taux de chômage a également atteint un nouveau record, à 10,7 % de la population active en janvier, soit 16,92 millions de personnes selon les données publiées jeudi par l'office européen des statistiques Eurostat.
LA RÉCESSION ATTENDUE AU PREMIER TRIMESTRE
Côté croissance, les mauvaises nouvelles se confirment pour Madrid. Le gouvernement prévoit un recul du PIB de 1,7 % en 2012, a annoncé vendredi la porte-parole du gouvernement Soraya Saenz de Santamaria, alors que le pays devrait entrer en récession dès ce trimestre, après deux trimestres de recul de l'activité (- 0,3 % au dernier trimestre 2011).
Ce chiffre va ainsi au-delà de la prévision de la banque centrale espagnole qui tablait sur un recul de l'activité de 1,5 %, n'espérant qu'une "modeste reprise" en 2013.
Le chef du gouvernement Mariano Rajoy avait annoncé peu auparavant, à l'issue d'un sommet européen à Bruxelles, que le déficit public espagnol allait nettement dépasser l'objectif prévu en 2012 et atteindre 5,8 % du PIB contre 4,4 % prévu. En 2011, l'Espagne a enregistré un déficit public de 8,51 % du PIB.