Le Monde.fr | 25.11.2012 à 22h55 • Mis à jour le 25.11.2012 à 23h00 Par Avec AFP
Or, pour gouverner la région et mener à bien son projet dans les quatre ans, comme il l'a promis aux 7,5 millions de Catalans, il devra nouer de difficiles alliances et composer avec la forte présence des partis de gauche.
CiU (Convergencia i Unio) obtiendrait 49 des 135 sièges du Parlement régional, contre 62 actuellement, selon des résultats partiels portant sur 80 % des bureaux de vote.
En revanche, le parti historique de la gauche indépendantiste catalane, ERC (Esquerra republicana de Catalunya), doublerait son score avec 20 sièges contre dix actuellement.
Les socialistes deviendraient le deuxième parti régional, avec 22 députés. Le Parti populaire (PP, droite), au pouvoir à Madrid, serait quatrième avec 19 sièges.
Dans les rues de Barcelone flottaient dimanche la "senyera", le drapeau catalan, rayé rouge et jaune, et l'"estelada", le drapeau indépendantiste frappé d'une étoile blanche sur fond bleu.
Nourri par la crise économique qui impose à sa population de lourds sacrifices sociaux, le mécontentement a éclos ces derniers mois dans cette région au fort caractère culturel et linguistique, réveillant de vieilles frustrations à l'égard de l'Etat central espagnol.
Face au refus de Madrid d'accorder à la Catalogne l'autonomie budgétaire accrue qu'elle réclame, le président de région a fait le pari du conflit ouvert avec l'Etat central.
Mais une partie des électeurs, dimanche, voyaient ce scrutin comme un écran de fumée.
"Je pense que la campagne a été trop centrée sur la polarisation Catalogne-Espagne et qu'on aurait dû davantage parler d'autres thèmes, comme celui de la crise", selon Andreu Camprubi, un sociologue de 27 ans. "Avec la question de l'indépendance, on a réussi à faire que beaucoup de gens qui sont touchés par les coupes budgétaires, n'y pensent plus", selon un électeur du petit parti de la gauche indépendantiste CUP.
Avec AFP
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Catalogne: les nationalistes d'Artur Mas s'effondrent au Parlement régional
La coalition nationaliste de droite CiU du président de la Catalogne Artur Mas s'est effondrée aux élections de dimanche, avec 50 députés régionaux sur 135, alors que la gauche indépendantiste historique double son score avec 21 sièges, selon des résultats quasi-définitifs. (c) Afp
BARCELONE (AFP) - La coalition nationaliste de droite CiU du président de la Catalogne Artur Mas s'est effondrée aux élections de dimanche, avec 50 députés régionaux sur 135, alors que la gauche indépendantiste historique double son score avec 21 sièges, selon des résultats quasi-définitifs.
Premier parti régional, la CiU perd 12 députés par rapport à sa majorité relative actuelle de 62 sièges, et devra, pour mener à bien le projet de référendum sur l'avenir de la Catalogne voulu par Artur Mas, nouer de difficiles alliances.
Le parti de gauche indépendantiste ERC devient la deuxième force régionale, avec 21 députés contre dix lors des dernières élections de 2010, suivie par les socialistes (20 sièges) et le Parti populaire (PP), de droite, qui dirige l'Espagne (19 sièges).
En conflit ouvert avec le gouvernement espagnol qui refuse à la Catalogne l'autonomie budgétaire accrue qu'elle réclame, Artur Mas avait convoqué ces élections en espérant obtenir une majorité absolue, afin d'appuyer son projet de référendum sur l'autodétermination de la région.
Mais son discours parfois ambigu, évitant le mot "indépendance", et la politique de rigueur menée depuis deux ans par son gouvernement, sous l'oeil de Madrid, a pu rebuter une partie de l'électorat, au point que sa coalition s'est effondrée bien en-dessous des prévisions des sondages.
"Les résultats sont surprenants. C'est le signe qu'il y a des gens mécontents parce qu'aucun des hommes politiques n'a présenté de plan clair pour faire face aux problèmes de notre pays: la dette, le chômage, les difficultés de financement", soulignait Pedro Nueno, professeur d'économie à l'IESE de Barcelone.