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Le blog des Indignés de Nimes et de la Démocratie Réelle Maintenant à Nimes

En Tunisie, "on achève bien les révolutions"

Le Monde.fr | 10.04.2012 à 17h23 • Mis à jour le 10.04.2012 à 19h04

 
Des milliers de personnes ont manifesté lundi 9 avril sur la grande artère de Tunis, l'avenue Habib-Bourguiba

Un "lundi noir", "sanglant". Au lendemain des affrontements qui ont opposé forces de l'ordre et manifestants dans le centre-ville de Tunis, le Web tunisien regorge de témoignages dénonçant la répression "démesurée et d'une férocité inouïe" qui s'est abattue sur les protestataires.

Lire : Scènes de violence dans une manifestation interdite à Tunis

Nadia Chaabane, représentante du Pôle démocratique moderniste à l'Assemblée constituante, faisait partie d'un des cortèges. Elle défilait sur l'avenue Mohamed V quand "des policiers et des civils munis de matraques se sont jetés sur la foule et ont commencé à passer à tabac systématiquement tous ceux et toutes celles qui croisaient leurs matraques. (...) J'avais l'impression d'être dans un Etat en guerre, des dizaines de bombes lacrymogènes jonchaient le sol, des femmes en sanglots, du sang, des hurlements... une scène cauchemardesque", raconte-t-elle sur son blog.

 

Tenues par un décret du ministère de l'intérieur d'empêcher les marcheurs d'accéder à l'avenue Habib Bourguiba, les forces de l'ordre ont poursuivi les protestataires jusque dans les rues attenantes. Plusieurs internautes disent avoir été "chassés" et agressés aux alentours de l'artère emblématique de la révolution tunisienne. "Ce qui devait être une manifestation pacifique s'est transformée en une véritable chasse à l'homme", rapporte @Selim, un blogueur tunisien, sur son site, Carpe Diem.

Les insultes et les coups n'ont pas épargné les journalistes locaux et étrangers présents sur place. Prise à partie et frappée alors qu'elle photographiait la manifestation, la correspondante du Point, Julie Schneider, raconte sur le site Internet de l'hebdomadaire n'avoir été relâchée par les policiers qu'après l'intervention d'un militant d'Ennahda, "rencontré à plusieurs reprises lors de meetings ou au siège du parti".

Dénonçant un "degré de violence inacceptable", le président Moncef Marzouki a autant mis en cause les manifestants qui ont bravé l'interdiction de défiler sur l'avenue Bourguiba que les forces de l'ordre qui les ont brutalement dispersés. Il a affirmé à la télévision que "la police avait saisi une voiture contenant des cocktails Molotov". "Ce sont des mensonges, assure une participante, Fairouz Boudali, sur le site Nawaa. Il n'y avait aucun perturbateur parmi nous."

"Deux jours plus tôt, le 7 avril, un traitement similaire avait été réservé aux jeunes diplômés chômeurs. Ce n'était là, apparemment, qu'une mise en train, une sorte de répétition générale avant la grande et massive entrée en scène (de lundi)", observe Mohamed Ridha Bouguerra dans un article intitulé "On achève bien les révolutions" et publié sur le site Kapitalis.

Comme de nombreux commentateurs, l'universitaire accuse le parti islamiste au pouvoir de vouloir instaurer "une nouvelle dictature" sur les ruines de la révolution. Mais "à un 14 janvier pourra bien succéder un autre 14 janvier et cette fois le perdant ne se nommera pas RCD [le parti du président déchu] mais bien Ennahda !", met en garde Mohamed

Ridha Bouguerra.

 

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