LEMONDE.FR avec AFP | 17.11.11 | 13h33
Penser "plus aux gens et moins à sauver les banques". Des milliers de lycéens et d'étudiants sont descendus dans la rue, jeudi 17 novembre, dans toute l'Italie pour dénoncer les coupes dans le budget de l'école publique, dans le cadre d'un mouvement international.
A Milan, des manifestants ont jeté des œufs sur le bâtiment de l'université privée catholique du Sacré-Cœur, dont était recteur le nouveau ministre de la culture, Lorenzo Ornaghi, qui a fait aussi l'objet de quolibets. "Redonnez-nous notre argent, que l'Eglise paye", scandaient les protestataires, exigeant l'arrêt des soutiens publics au système privé.
Un autre groupe a essayé d'atteindre la prestigieuse faculté privée d'économie Bocconi, dont le nouveau chef du gouvernement, Mario Monti, ancien commissaire européen, était encore tout récemment président. Mais il a été refoulé sans ménagement par la police à coups de matraque.
D'autres ont essayé d'envahir le siège de l'Association des banques italiennes. "Save schools, not banks, de l'argent pour l'instruction publique", avaient-ils écrit sur une grande banderole. Ils ont été stoppés dans le hall d'entrée.
"NOUS NE SOMMES PAS DES MARCHANDISES"
A Rome, les slogans de quelque deux mille manifestants ironisaient sur le nom du nouveau ministre de l'éducation nationale, Francesco Profumo ("parfum" en italien), en dénonçant par avance "un parfum d'austérité. Non au gouvernement des sacrifices". Partis de l'université publique de La Sapienza, ils devaient rejoindre un cortège du syndicat minoritaire mais radical Cobas, dont le mot d'ordre de grève dans les transports publics, a coïncidé, par un hasard de calendrier, avec les manifestations estudiantines.
Une délégation de trois cents manifestants a été autorisée à se rendre à proximité du Sénat, où Mario Monti doit prononcer un discours avant un vote de confiance dans la soirée.
A Palerme, en Sicile, quelque cinq mille protestataires, le plus grand cortège jusqu'à présent, ont scandé des slogans contre l'ultralibéralisme qui domine, selon eux, en Europe. "Nous ne sommes pas des marchandises aux mains des politiciens et banquiers", criaient-ils.
A Turin, la tension est montée en fin de matinée quand un groupe d'étudiants a lancé des bouteilles et des œufs contre les forces de l'ordre qui voulaient les empêcher d'atteindre l'antenne locale de la Banque d'Italie.