Un appel à manifester le 14 février avait été lancé par un collectif de sympathisants du mouvement vert, le Conseil vert de l’espoir, pour l’anniversaire de la manifestation organisée par l’opposition l’an dernier en solidarité avec les soulèvements dans les pays arabes.
Tracts et actions visant à mobiliser l’opinion ont été diffusés sur la blogosphère iranienne les dernières semaines, mais très peu d’informations sur cette journée sont parvenues.
Les forces de police ont été massivement mobilisées dans la capitale et en province ce 14 février. A Téhéran, elles étaient présentes sur les principaux axes de la ville dès le début de l'après-midi. Le film ci-dessous montre l’importante mobilisation policière sur la place Enghelab (“révolution”), l’un des principaux lieux de rassemblement pour les manifestations, en plein coeur de la ville.
Malgré tout, des rassemblements sporadiques seraient parvenus à se former à Téhéran et dans les villes de Masshad, Ispahan et Shiraz, selon des sites de l’opposition. Plusieurs arrestations ont également été rapportées.
A Téhéran, la BBC Persian rapporte l’affluence exceptionnelle de passants, l’après-midi, sur l’axe central qui traverse la ville d’Est en Ouest, à plusieurs grands carrefours comme les places Ferdowsi, Enghelab, Vali-Asr ou Azadi (“liberté”), données comme points de ralliement. Selon le site d’information Kalameh, rattaché au mouvement vert, des forces de sécurité en civil étaient aussi présentes en nombre et, après 19h, les SMS étaient coupés dans la plus grande partie de la ville.
Avec la tombée de la nuit, des petits rassemblements d’une dizaine de personnes se seraient formés en différents lieux, des slogans auraient été criés, avant que la police ne commence les arrestations. Plusieurs personnes auraient été arrêtées à proximité de la place de la Liberté, certaines libérées rapidement. Selon le site d'activistes Rahsa News, six personnes dont trois femmes ont également été arrêtées à proximité de Vali-Asr.
Forces de police spéciales et agents en civil étaient aussi présents dans la ville de Mashhad, au nord-est de l’Iran, selon le site Kalameh qui précise : "sur l'avenue Ahmadabad [indiqué comme lieu de rassemblement], les magasins ont été contraints de fermer, la police n'autorisait pas les gens à s'arrêter leur intimant de circuler, elle demandait également aux voitures avec des jeunes à l’intérieur de quitter l’avenue". Une dizaine d’arrestations ont été rapportée à Mashhad.
La dissuasion ne s’est pas faite uniquement dans les rues. Le site d’informations Global Voices rapporte que de nombreux journalistes et activistes ont reçu des mails les menaçant de condamnations s’ils continuaient leurs activités.
Kati Doustan