Alors que les représentants de la Troïka (UE, BCE et FMI) sont en visite pour auditer les comptes publics du pays, avant le versement d'un nouveau prêt d'un milliard d'euros, la Grèce est en grève générale.
A l'appel des syndicats, la Grèce est en grève générale, mercredi 6 novembre, pour manifester contre l'audit des comptes publics par les représentants des bailleurs de fonds internationaux (UE, BCE et FMI), avant le versement d'une nouvelle aide financière d'un milliard d'euros.
La mobilisation des syndicats du privé (GSEE) et du public (Adeby) touche principalement les liaisons maritimes, les sites touristiques et les voies de circulation dans les grandes villes. Le trafic aérien est également affecté par la grève des aiguilleurs du ciel.
« La lutte continuera tant que le gouvernement maintient des mesures de rigueur dictées par la troïka des créanciers, qui plongent le pays dans la récession », ont affirmé les syndicats GSEE et Adedy, dans un communiqué commun.
Quelques jours avant la venue des inspecteurs de la Troïka, le président grec, Karolos Papoulias, avait déclaré lundi 28 octobre, que le peuple grec, touché par les plans d’austérité successifs, ne pouvait plus fournir d’efforts financiers supplémentaires.
« Les Grecs ont donné leur sang et tout ce qu'ils avaient, et ils donnent aujourd'hui tout ce qu'ils peuvent pour surmonter la crise. Ce doit être apprécié par l'Europe », avait expliqué le président grec. « Le peuple grec ne peut rien donner de plus. »
Depuis la plongée de la Grèce dans la récession, en 2008, l'Union européenne et le Fonds monétaire international ont déboursé un total de 240 milliards d'euros dans le cadre de deux plans de sauvetage successifs.
La Grèce a déjà utilisé 90 % de ces aides, alors que le plan est censé durer jusqu'à la fin 2014. Si elle veut atteindre son objectif de réduction de la dette, fixé par ses créanciers internationaux à 124 % du produit intérieur brut en 2020, la Grèce va avoir besoin d'une nouvelle aide en 2014.
En cinq ans, le taux de chômage grec a triplé à 27,6 % de la population active, tandis que l'économie s'est repliée de 22 %. D'après les estimations de la Troïka, le pays aurait des besoins financiers à hauteur de 10,9 milliards d'euros d'ici à 2015, dont 4,4 milliards en 2014.