Le Parlement grec vient de voter une loi privant de fonds publics les partis dont les membres seraient impliqués dans « une organisation criminelle » ou dans des « actes de terrorisme ».
Le Parlement grec a voté, mercredi 23 octobre, une loi sur le financement politique qui prive de fonds publics le parti néonazi Aube dorée, dont six membres ont été mis en examen en marge de l'enquête sur le meurtre du rappeur anti-fasciste Pavlos Fyssas.
La loi votée par 225 des 300 députés du Parlement grec doit empêcher les partis politiques de toucher des financements publics lorsque leurs dirigeants, ou un dixième de leurs députés, sont inculpés pour participation « à une organisation criminelle » ou à des « actes de terrorisme ». Le premier ministre, Antonis Samaras, s'est félicité du vote, qualifiant le parti néonazi d'« organisation criminelle néonazie » qui menacerait la démocratie.
Le parti néonazi Aube dorée est dans la tourmente depuis que le parlement grec a levé, mercredi 16 octobre, l’immunité de ses six députés accusés « d’appartenance à une organisation criminelle ». Nikolaos Mihaloliakos, et deux députés du parti ont été d'ores et déjà inculpés pour participation à un groupe terroriste et envoyés en prison.
Début octobre, six députés grecs ont été arrêtés après que les enquêteurs ont découvert, dans le cadre de l’enquête sur le meurtre présumé du rappeur antifasciste, Pavlos Fyssas, des caches d'armes aux domiciles de plusieurs députés d'Aube dorée.
L’acte d’accusation des six députés concerne aujourd'hui 30 chefs d’inculpation, « allant du racket au crime, en passant par le trafic de femmes et le blanchiment d’argent », selon l’AFP, menaçant jusqu'à l'existence du parti néonazi, en cas de condamnation.
Lors des débats précédant le vote sur le financement public des partis, le député et porte-parole d'Aube dorée, Ilias Kasidiaris, a déclaré que la nouvelle loi était « inconstitutionnelle et illégale ».
En 2013, une enveloppe de 11 millions d'euros avait été allouée aux partis politiques ayant des élus, dont 873 000 euros au parti néonazi.