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Après des semaines de fausses alertes, Edward Snowden est enfin sorti de l'aéroport de Moscou, dans lequel il est bloqué depuis le 26 juin. Son avocat russe, Anatoly Kucherena, a annoncé jeudi 1er août que son client s'est vu octroyer l'asile temporaire en Russie pour une durée d'un an.
L'avocat a toutefois refusé de révéler sa localisation, assurant que M. Snowden était dans un "lieu sûr". "Le lieu où il se trouve ne sera pas divulgué pour des questions de sécurité car il est l'homme le plus recherché du monde", a précisé l'avocat.
Cette information a été confirmée par des journalistes du média russe Russia Today, qui ont vu l'ex-consultant de la NSA sortir de la zone de transit de l'aéroport. Ils ont également pu voir les papiers d'Edward Snowden. Le site Wikileaks a également confirmé que Snowden avait enfin acquis le statut de réfugié en Russie.
LA TENTATION DE RESTER EN RUSSIE
Une semaine plus tôt, Anatoly Kucherena avait insisté sur le fait que son client avait "l'intention de s'installer en Russie, de trouver un travail", après avoir officiellement demandé un asile provisoire à la Russie le 12 juillet, faute de pouvoir rejoindre un des pays d'Amérique latine qui s'étaient déclarés prêts à lui accorder l'asile.
L'avocat avait alors expliqué que le service des migrations devait lui fournir dans les sept jours suivant le dépôt de sa demande une attestation selon laquelle son dossier était recevable. Ce certificat lui donne désormais le droit de se déplacer en Russie.
Edward Snowden a déjà quelques touches en Russie. Le fondateur du Facebook russe, Vkontakte, le réseau social numéro un en Russie, a proposé jeudi au fugitif de travailler pour lui. "Nous invitons Edward Snowden à Saint-Pétersbourg [nord-ouest] et nous serions contents s'il décidait de rejoindre l'équipe de nos informaticiens stars, a écrit Pavel Dourov sur sa page Vkontakte. Il n'y a pas de société internet plus populaire en Europe. Je pense qu'Edward sera intéressé à l'idée de s'occuper de la protection des données personnelles de nos utilisateurs."
DES NÉGOCIATION AVEC WASHINGTON ?
CNN a par ailleurs révélé mercredi que M. Kurechena envisagerait de négocier avec l'administration américaine sur le cas de son client. Edward Snowden s'est refusé à retourner aux Etats-Unis, où il est accusé d'espionnage. Selon lui, il y serait torturé et risquerait la peine de mort s'il y retournait. Des craintes que Washington a voulu démentir le 26 juillet, en insistant sur le fait qu'elles étaient "sans fondement" car "la torture est illégale aux Etats-Unis".
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Malgré les tensions russo-américaines nées de l'affaire Snowden, Moscou n'a reçu aucun signal de la part des Etats-Unis sur une possible annulation de la visite du président Barack Obama en Russie prévue pour septembre avant le sommet du G20. Cette affaire "est trop insignifiante pour influer sur les relations bilatérales", a souligné Iouri Ouchakov, conseiller du président russe. Mais Washington a, de son côté, laissé planer le doute sur le maintien de cette escale.
UN "DÉNONCIATEUR" PLUTÔT QU'UN "TRAÎTRE"
Une majorité d'électeurs américains estiment que l'ex-consultant de la NSA est un "dénonciateur" plutôt qu'un "traître", selon un sondage paru jeudi. Près de 55 % des électeurs américains considèrent que le jeune homme de 30 ans est un "lanceur d'alerte", contre 34 % qui jugent au contraire qu'il a trahi son pays, révèle une enquête menée à l'échelle nationale par l'université Quinnipiac.
"La plupart des électeurs américains ont une image positive d'Edward Snowden, mais c'était avant qu'il obtienne l'asile en Russie", a toutefois précisé Peter A. Brown, directeur adjoint de l'institut de sondage de l'universuité Quinnipiac. Le sondage montre en outre que 38 % des électeurs se disant républicains voient Snowden comme un traître et 51 % comme un dénonciateur, contre respectivement 36 % et 56 % du côté des démocrates.