Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
3 mai 2012 4 03 /05 /mai /2012 13:58
Rue89 - Tribune des droits humains 03/05/2012 à 12h04
Tribune des droits humains"
Fethi Djebali | Journaliste
Le patron de la chaîne Nessma jugé pour « atteinte au sacré » après la diffusion l’an dernier du film franco-iranien « Persepolis » a été condamné ce jeudi par un tribunal tunisien au paiement d’une amende de 2 400 dinars (1 200 euros). Un jugement qui intervient alors que la situation des journalistes ne s’est guère améliorée dans la Tunisie post-Ben Ali.

 


La représentation d’Allah dans « Persepolis »

 

(De Tunis) « Libres jusqu’à quand ? » Le slogan de Reporters sans frontières, qui a ouvert un bureau à Tunis en octobre 2011, s’avère plus que jamais d’actualité. La situation des journalistes, à peine libérés du joug de la dictature, ne s’est jamais vraiment améliorée.

Selon leur syndicat national (SNJT), on dénombre une agression par semaine. « Il y a eu une tentative de musellement systématique des journalistes par tous les gouvernements qui se sont succédé depuis la révolution », déplore sa présidente Najiba Hamrouni.

Nasreddine Ben Saida, directeur du quotidien Ettounissia, à qui une photo dénudée publiée en une a valu un mois de prison, regrette « une escalade indigne de la révolution et jamais vue même sous la dictature ».

Constat amer alors que l’Unesco célèbre ce jeudi la Journée mondiale de la liberté de presse en Tunisie, posant ce droit comme condition essentielle du développement.

Nouveaux prédateurs

Selon Aymen Rezgui, journaliste à la chaîne privée Al Hiwar (« Le Dialogue ») :

« La réconciliation peine à s’opérer entre les journalistes et les hommes politiques, et entre les journalistes et les forces de l’ordre. »

Le 9 avril dernier, quatorze journalistes ont été pris à partie par des policiers alors qu’ils couvraient la manifestation de la Journée des martyrs. Le 24 avril, des islamistes en sit-in devant les locaux de la télévision nationale s’en sont pris à ses journalistes et ont fait deux blessés.

« Mais sous Ben Ali, il n’y avait qu’un seul ennemi, alors qu’aujourd’hui ils sont multiples », regrette Aymen Rezgui.

Parmi les nouveaux prédateurs figurent aussi les hommes d’affaires qui, profitant de la libéralisation du secteur de l’information, se sont accaparés des médias.

Mahmoud Dhawwadi, directeur du Centre de Tunis pour la liberté de la presse, constate :

« Le capital est en train de mettre la main sur les médias par des portes dérobées, menaçant gravement l’indépendance des journalistes. »

La fragilité financière des publications nées de la révolution les transforme en proies faciles pour des affairistes à la recherche de « bras médiatiques ».

« La dictature a laissé un lourd fardeau »

Mais si les journalistes ne vont pas bien, le journalisme ne va pas mieux non plus. Plagiat récurrent, articles non sourcés et calomnies en tout genre sont une gangrène quotidienne.

« La dictature a laissé un lourd fardeau d’absence de professionnalisme. C’est un legs qui nécessite du temps pour s’en débarrasser », remarque Sabah Mahmoudi, professeur à l’Institut de presse de Tunis.

Selon Zied Krichen, rédacteur en chef du Maghreb, reconnu comme la seule publication de qualité issue de la révolution, « le principal acquis aujourd’hui est la liberté de ton. Mais les journalistes doivent se défaire des vieux réflexes, et les hommes politiques accepter le jeu démocratique. »

Zied Krichen, qui a fait l’objet d’une agression physique par des salafistes, estime que, sous un gouvernement à dominante islamiste, cela risque d’être un « vœu pieux ».

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Démocratie Réelle Maintenant des Indignés de Nîmes
  • : Le blog des Indignés de Nimes et de la Démocratie Réelle Maintenant à Nimes
  • Contact

Texte Libre

INFO IMPORTANTE

 

DEPUIS DEBUT AOÛT 2014

OVERBLOG NOUS IMPOSE ET PLACE DES PUBS

SUR NOTRE BLOG

CELA VA A L'ENCONTRE DE NOTRE ETHIQUE ET DE NOS CHOIX


NE CLIQUEZ PAS SUR CES PUBS !

Recherche

Texte Libre

ter 

Nouvelle-image.JPG

Badge

 

          Depuis le 26 Mai 2011,

        Nous nous réunissons

                 tous les soirs

      devant la maison carrée

 

       A partir du 16 Juillet 2014

            et pendant l'été

                     RV

       chaque mercredi à 18h

                et samedi à 13h

    sur le terrain de Caveirac

                Rejoignez-nous  

et venez partager ce lieu avec nous !



  Th-o indign-(1)

55

9b22