Pas besoin de lobbyistes pour imposer le diesel
L’expert, pour expliquer la diésélisation de notre parc, appelle à la rescousse le fameux lobby. Un obscur groupuscule intriguant qui aurait mis en avant de faux arguments pour promouvoir ce carburant. Sauf que de bons vieux chiffres et de réels avantages suffisent bien à justifier le succès trentenaire du mazout chez nous et pas besoin de quelques messieurs anonymes en costume gris arpentant les couloirs des Assemblées françaises et bruxelloises. A la pompe, le gazole est encore et toujours moins cher que l’essence, et les fortes hausses avant les petits rabais actuels n’y ont rien changé. Même si la différence s’amenuise. En plus, les moteurs diesel consomment moins que leurs homologues au sans plomb. Jusqu’à ces derniers temps du moins. Et puis, si le législateur soutient fortement le gazole depuis des lustres, c’est qu’il émet beaucoup moins de C02 que l’essence. Et c’est justement ce gaz qui participe à l’effet de serre et réchauffe la planète qui a été désigné pour cible. Comme si, à Bruxelles, on avait choisit de sauver la planète plutôt que ses habitants. Car les pots de mazout émettent des Nox dévastateurs pour l’homme en plus des particules fines qui encombrent les bronches.
Des filtres à particules inefficaces en ville
Ce problème d’émission n’est pas un mystère savamment caché. Les constructeurs proposent depuis des années des filtres à particules pour les limiter. Depuis un an, ils sont même obligatoires sur toutes les voitures diesel. Sauf que pour que l’attelage pot catalytique - filtre fonctionne correctement, le moteur doit être chaud. Et cette haute température n’est atteinte qu’au bout de plusieurs kilomètres. Or les trajets quotidiens sont souvent très courts, surtout en ville. Résultat : la population étouffe. La parade existe et de nouveaux filtres sont opérationnels. Ils seront même obligatoires dès 2014. Leur problème ? Ils augmentent le prix de l’auto de 2000 euros. Rédhibitoire en temps de crise, surtout pour de petites voitures à 10 000 euros.
Le retour en force de l'essence
Alors les constructeurs passent la marche arrière et reviennent au bon vieux moteur à essence. Pas ceux d’antan, évidemment. Mais à des petits blocs suralimentés à l’appétit de chameau. En témoigne le trois cylindres Ford Ecoboost d’un seul petit litre de cylindrée et de 125 chevaux qui se contente de 5 litres de sans plomb pour 100 km. Craignant les réticences d’un public qui conjugue petit moteur avec petites performances, l’équipe de Ford France a sortit le grand jeu et s’en est allé battre 16 records du monde de vitesse de toutes sortes sur un circuit de la région parisienne la semaine passée. En une heure, la Focus équipée de ce moteur à ainsi tourné à la moyenne de 191 km/h. Mais si Ford possède aujourd’hui une petite avance technologique sur ses confrères, et notamment sur Renault qui propose un bloc similaire, tous les constructeurs proposent déjà, où proposeront bientôt, de petits moteurs essence peu gourmands. Résultat : dans moins de cinq ans, la très grande majorité des petites citadines et des voitures compactes devraient rouler à l’essence. Le diesel, quant à lui, n’équipera plus que les grandes routières et les camions. La fin d’une époque fumeuse