Le gouvernement annoncera lundi 7 novembre son second plan d'austérité, deux mois après le précédent, qui pourrait concerner 6 à 8 milliards d'euro d'économie budgétaire. Selon le Journal du dimanche, il travaille sur la création d'une deuxième «journée de solidarité» où les salariés travailleraient sans être payé, le produit de leur travail étant reversé au budget de l'Etat.
En 2003, le gouvernement Raffarin avait déjà instauré une première journée de travail offerte à l'Etat au bénéfice des prestations destinées aux personnes âgées. Annoncée après la canicule de l'été qui avait tué 14.800 personnes, il devenait ainsi indécent de s'en plaindre. D'abord fixée au lundi de Pentecôte, elle est aujourd'hui généralement compensée par le sacrifice d'un des jours de congés compensateurs de la réduction du temps de travail, pour ceux qui en bénéficient. Evidemment, elle ne pèse ainsi que sur les salariés – seuls à assumer la solidarité nationale – et non sur les professions libérales ou sur les retraités qui ne sont pas tous pauvres.
Parmi les autres pistes évoquées, le gouvernement pourrait revoir à la hausse l'imposition des grandes sociétés ou créer une TVA intermédiaire à 7% pour le BTP, les transports, les services à domicile ou la restauration, par exemple. Alain Juppé, ministre des affaires étrangères, a ainsi plaidé, samedi à Bordeaux, pour «qu'on réfléchisse» à une hausse éventuelle de la TVA. «Je ne veux pas défendre la TVA. Je voudrais simplement qu'on réfléchisse (à cette hausse) et qu'on sorte un peu des idées toutes faites en disant que la TVA est un mauvais impôt», a-t-il déclaré. L'idée avait été évoquée par le journal Le Monde avant d'être démentie par le gouvernement qui craint qu'une hausse pénalise la consommation et donc la possibilité d'une reprise économique. Contrairement à l'impôt sur le revenu, progressif et qui adapte la contribution de chacun à ses moyens, la TVA touche indifféremment tous les consommateurs et donc pèse plus lourdement, en proportion, sur les plus pauvres.
Mais sa réflexion est autre, car la TVA s'applique à ceux qui font des affaires en France, qu'ils soient Français ou étrangers: «Est-ce qu'on n'a pas besoin aujourd'hui, si l'on veut lutter contre les délocalisations, d'avoir un impôt qui corrige le poids de nos charges sociales, qui favorise nos exportations et qui n'encourage pas les importations ? (...) Si la TVA permet à notre pays de reconquérir des parts de marché à l'international, en particulier, c'est bon pour l'emploi», a-t-il expliqué.
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