Agoravox-19 septembre
Les révoltes arabes de 2011, ont un écho chez les palestiniens, et des protestations palestiniennes ont lieu. Celles-ci touchent tout le territoire palestinien, et sont réprimées à la fois par les partis palestiniens et par Israël.
En janvier et février, des manifestations ont lieu, mais elles sont interdites par l'Autorité palestinienne. Comme dans les autres pays, ce mouvement est fortement nationaliste et unitaire. Cela permet un rebond de la contestation en mars, sur le thème de l'unité nationale et de la fin de la division entre Gaza (contrôlé par le Hamas) et la Cisjordanie, contrôlée par le Fatah, avec une manifestation le 15 mars. Les manifestations du 16 mars ont lieu à Gaza, Naplouse et Hébron. Les manifestants sont 3000 place Manara, à Ramallah. La popularité des thèmes des manifestations, annoncées des semaines à l'avance sur Internet, a permis de réunir des dizaines de milliers de supporters virtuels, et empêcher leur interdiction. Ensuite, des places sont occupées dans toute la Palestine, les revendications portant sur la fin de la division de la Palestine entre Cisjordanie et Gaza et une Palestine démocratique. Plusieurs fois détruits, ces campements de jeunes sont à chaque fois remontés, notamment sur la place Manara de Ramallah. (Source Wilkipédia )
Il faut savoir que la vie au quotidien est rhytmé par une oppression aux contours multiple, à cause, de ce statut-quo infernal ! Dans les territoires que contrôle le Hamas, les libraires ont reçu la mission de n’exposer que les exemplaires du Coran ou les recueils de discours des dirigeants du Hamas. Quant aux salles de cinéma, elles sont encouragées à choisir uniquement parmi les productions iraniennes. Le voile pour les femmes est devenu une obligation dans la rue alors que cette tenue n’entrait pas dans la tradition palestinienne telle qu’elle s’affiche actuellement à Ramallah. Les groupes de rap sont définitivement interdits de concert parce qu’ils ne véhiculent pas les préceptes édictées par le Coran. Les scènes, qui voyaient les adolescents se défouler au son d’une musique « barbare » occidentale tout en scandant pourtant des paroles nationalistes s’en prenant à « l’occupant israélien », sont remisées dans les souvenirs. Les jeunes, ne trouvant plus les moyens de s’exprimer, finissent par tromper leur oisiveté dans les arrières salles des cafés où ils chantent leurs textes en acceptant les risques encourus. Ils n’ont plus le droit de se produire en public et la sanction tombe immédiatement s’ils poussent les gamines, jadis en jeans, à s’écarter du droit chemin défini par les islamistes. Ces jeunes, qui ont perdu jusqu’au goût de vivre, osaient se plaindre devant la caméra et avouaient considérer le Hamas comme le nouvel ennemi de l’intérieur : « c’était notre vie et quand on parle ils nous condamnent. Ils disent du mal de nous mais ils ont un cœur de pierre et leur mode de pensée est archaïque ». Il ne restait plus qu’à jouer avec leur vie à défaut de jouer avec les mots et les notes : « la peur et la terreur sont partout ». Ismaël Radwane, porte-parole du Hamas, s’efforçait de justifier une pression qui mène au mal-être des jeunes de Gaza : « nous sommes modérés et nous respectons les libertés mais nous voulons préserver la culture palestinienne et nous voulons que nos jeunes soient de bons patriotes. C’est pourquoi on les guide sur ce qui est conforme ou non à la religion ». Et tandis qu’il s’imagine convaincant, les jeunes filles, qui se trémoussaient quelques mois auparavant dans les salles de concert, se plaignent qu’à présent elles doivent revêtir le voile et s’éloigner des garçons. La tristesse des regards trahissait l’émotion de ceux qui égrenaient les souvenirs des jours heureux. Les jeunes s’enfoncent alors dans le désespoir et n’ont plus que le choix du célibat, du renoncement, de l’extrémisme ou, cas plus révoltant, de l’action kamikaze. La répression s’abat systématiquement en empruntant les chemins iraniens. Ainsi les dirigeants du Hamas viennent de décider de réintroduire une loi datant de l'époque de l'occupation égyptienne qui permet de condamner à mort les dealers. Le procureur général du Hamas, Mohamed Abed, a annoncé que « Le gouvernement a approuvé cette décision qui annule la loi israélienne ». On risque ainsi de voir le spectacle de corps pendus en pleine ville.
De fait ce statut-quo développe une asphyxie culturelle des palestiniens qui vivent sous la contrainte , tandis qu’on brise leurs velléités et qu’on enchaine leurs pensées. Les islamistes s’attaquent d’abord à la culture pour ensuite bafouer les Droits de l’Homme. Les jeunes, les amoureux de la musique et les adeptes d’internet regrettent ouvertement leur mauvais bulletin de vote inséré dans l’urne et ils prennent aujourd’hui le courage de l’exprimer.
Le Manifeste de la jeunesse de Gaza !!!
Par Gaza Youth Breaks Out Collectif de jeunes artistes et militants associatifs de la bande de Gaza, qui, le fait bien sûr contre Israël coupable de blocus ou de représailles militaires, mais aussi qui utilise des mots durs, à l’encontre des dirigeants du Hamas, et du Fatah !
"Merde au Hamas. Merde à Israël. Merde au Fatah. Merde à l’ONU. Merde à l’Amérique ! Nous, les jeunes de Gaza, on en a marre d’Israël, du Hamas, de l’occupation, des violations permanentes des droits de l’homme et de l’indifférence de la communauté internationale. Il y a une révolution qui bouillonne en nous, une énorme indignation qui finira par nous démolir si nous ne trouvons pas le moyen de canaliser cette immense énergie pour remettre en cause le statu quo et nous donner un peu d’espoir. Le dernier coup qui a encore aggravé notre frustration et notre désespoir s’est produit le 30 novembre, quand des miliciens du Hamas ont débarqué au siège du Sharek Youth Forum (www.sharek.ps, une organisation de jeunesse très active à Gaza) avec leurs fusils, leurs mensonges et leur agressivité. Ils ont jeté tout le monde dehors, arrêté et emprisonné plusieurs personnes, empêché Sharek de poursuivre ses activités ; quelques jours plus tard, des manifestants regroupés devant le siège de Sharek ont été agressés, battus et pour certains emprisonnés. C’est vraiment un cauchemar au sein d’un autre cauchemar que nous vivons. Il n’est pas facile de trouver les mots pour décrire la pression qui s’exerce sur nous. Nous sommes une jeunesse au cœur lourd. Nous portons en nous un poids tellement accablant qu’il nous empêche d’admirer le coucher de soleil : comment pourrait-on, alors que des nuages menaçants bouchent l’horizon et que des souvenirs effrayants passent dans nos yeux à chaque fois que nous les fermons ? Nous sourions pour cacher la douleur, nous rions pour oublier la guerre, nous gardons l’espoir pour ne pas nous suicider tout de suite.
Au cours des dernières années, Hamas a tout fait pour prendre le contrôle de nos pensées, de notre comportement et de nos attentes. Nous sommes une génération de jeunes qui se sont déjà habitués à évoluer sous la menace des missiles, à poursuivre la mission apparemment impossible qui consiste à mener une existence normale et saine, et nous sommes à peine tolérés par une organisation tentaculaire qui s’est étendue à travers notre société, tel un cancer malveillant déterminé à détruire dans sa propagation jusqu’à la dernière cellule vivante, la dernière opinion divergente, le dernier rêve possible, à paralyser chacun de nous en faisant régner la terreur. Et tout ça arrive dans la prison qu’est devenu Gaza, une prison imposée par un pays qui se prétend démocratique.
A nouveau l’histoire se répète dans toute sa cruauté et tout le monde a l’air de s’en moquer. Nous vivons dans la peur. Ici, à Gaza, nous avons peur d’être incarcérés, interrogés, battus, torturés, bombardés, tués. Nous avons peur de vivre parce que chaque pas que nous faisons doit être sérieusement considéré et préparé, parce qu’il y a des obstacles et des interdits partout, parce qu’on nous empêche d’aller où nous voulons, de parler et d’agir comme nous le voulons et même parfois de penser ce que nous voulons, parce que l’occupation colonise nos cerveaux et nos cœurs, et c’est tellement affreux que c’est une souffrance physique, que nous voulons verser des larmes de révolte et de colère intarissables.
Nous ne voulons pas avoir de haine, ressentir toute cette rage, et nous ne voulons pas être encore une fois des victimes. Assez ! Nous en avons assez de la douleur, des larmes, de la souffrance, des contrôles, des limites, des justifications injustifiées, de la terreur, de la torture, des fausses excuses, des bombes, des nuits sans sommeil, des civils tués aveuglément, des souvenirs amers, d’un avenir bouché, d’un présent désespérant, des politiques insensées, des politiciens fanatiques, du baratin religieux, de l’emprisonnement. Nous disons : ASSEZ ! Ce n’est pas le futur que nous voulons !
Nous avons trois exigences : nous voulons être libres, nous voulons être en mesure de vivre normalement et nous voulons la paix. Est-ce que c’est trop demander ? Nous sommes un mouvement pacifiste formé par des jeunes de Gaza et des sympathisants de partout ailleurs, un mouvement qui continuera tant que la vérité sur ce qui se passe chez nous ne sera pas connue du monde entier, et à tel point que la complicité tacite et la tonitruante indifférence ne seront plus acceptables.
Ceci est le manifeste pour le changement de la jeunesse de Gaza !
Nous allons commencer par rompre l’occupation qui nous étouffe, par nous libérer de l’enfermement mental, par retrouver la dignité et le respect de soi. Nous garderons la tête haute même si nous rencontrons le refus. Nous allons travailler nuit et jour pour changer la situation lamentable dans laquelle nous nous débattons. Là où nous nous heurtons à des murs, nous construirons des rêves.
Nous espérons que vous qui lisez maintenant ces lignes, oui, vous, vous nous apporterez votre soutien. Pour savoir sous quelle forme c’est possible, écrivez sur notre mur ou contactez-nous directement à freegazayouth@hotmail.com
Nous voulons être libres, nous voulons vivre, nous voulons la paix.”
L’intolérance et le fanatisme ont enchainé dans le désespoir une partie du peuple palestinien jadis considéré comme le plus évolué et le plus démocratique parmi les pays arabes. Le Manifeste de la jeunesse de Gaza, interpelle tous les humanistes et démocrates, réellement progressistes et attachés aux valeurs universelles communes, sans sectarisme, haine envers quiconque, tout comme les révoltes arabes contre leurs dictatures monarchistes et l'ensemble des mouvements récents des indignés à travers le monde, contre l'asservissement Libéral. Soutenons demain en Palestine une propable révolution citoyenne pour mettre un terme définitif, à la fois, à l'oppression culturelle, politique, sociale et économique de l'autorité palestinienne et du Hamas, et au conflit israélo-palestinien, pour une vie comme elle est réclamé par ces jeunes, dans la paix, la liberté et la Justice sociale, seules valeurs émancipatrices des peuples !
Mais, aujourd'hui de nouveau le Hamas et le Fatah, divisé sur la question palestinienne à l'ONU, mette leur peuple dans l'impasse, dans un conflit sans fin avec Israël.
Et ce qui attent le peuple palestinien ces prochaines semaines et mois, à voir certaines déclarations importantes, ci-dessous, est des plus incertains, pour leur devenir. Nous leurs souhaitons d'être à la hauteur des enjeux.
Mahmoud Abbas, au cours d’une réunion de la Ligue Arabe, en mai 2011, a déclaré vouloir une Palestine « purifiée de la présence juive ». Sans commentaire ! ! !
Depuis la Mouqata’a, à Ramallah, Mahmoud Abbas évoque le droit légitime des Palestiniens. Il veut “mettre fin à une injustice historique en accédant à la liberté et à l’indépendance comme tous les autres peuples de la Terre, dans un Etat palestinien sur les lignes du 4 juin 1967”.
Les frontières de 1967 n’ont rien de sacré Sic !!!
dimanche 14 février 2010 – 07h:58 Info-Palestine.net
Proche-orient.net
Mobile.Info-Palestine.net : Hasan Abu Nimah L’idée selon laquelle la ligne de démarcation du 4 juin 1967 est la frontière légitime d’Israël et devrait être la base d’un règlement du conflit, est une idée fausse, écrit Hasan Abu Nimah. re-sic !!!
L'Ambassadeur Abdullah, représentant palestinien au Liban : “les réfugiés palestiniens ne seront pas des citoyens de l’Etat” Rédigé le 16/09/2011
Pensiez-vous que 63 ans d’utilisation, par les Arabes, des “réfugiés comme des pions politiques”, pourraient finir en un claquement de doigt avec la déclaration unilatérale d’un État Palestinien ?
« Les réfugiés palestiniens ne deviendront pas les citoyens d’un nouvel État palestinien », selon l’ambassadeur des territoires palestiniens au Liban, « Ils sont des Palestiniens, c’est leur identité », dit-il. « Mais … ils ne seront pas automatiquement citoyens ». « Même les réfugiés palestiniens vivant dans [les camps de réfugiés] à l’intérieur de l’État [palestinien] seront encore considérés comme réfugiés. Ils ne seront pas considérés comme des citoyens. » re-re-sic !!!
L’ambassadeur explique aussi que le nouvel État palestinien ne donnera « absolument pas » de passeport palestinien aux réfugiés. Pour l’ambassadeur Abdullah, « l’État et les frontières de 1967 ne suffisent pas. Les réfugiés sont de toute la Palestine. Lorsque nous serons acceptés en tant qu’État à l’ONU, ce ne sera pas la fin du conflit. Ce ne sera pas une solution au conflit. Ce sera un nouveau cadre pour changer les règles du jeu. » re-sic !!!
Que dire de plus ? Si ce n'est bon courage au peuple palestinien dans leur lutte !
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