LEMONDE.FR avec AFP | 14.02.12 | 14h53 • Mis à jour le 14.02.12 | 14h59
Appelés à la grève par l'intersyndicale départementale du premier degré, les manifestants, rejoints par quelques collègues du secondaire, ont protesté devant l'inspection académique.AFP/ANNE-CHRISTINE POUJOULAT
Plusieurs centaines d'enseignants (400 selon la préfecture, 2 000 selon les syndicats) ont manifesté mardi à Marseille pour dénoncer "une saignée sans précédent" dans les postes et les classes des écoles maternelles et primaires des Bouches-du-Rhône. Appelés à la grève par l'intersyndicale départementale du premier degré, les manifestants, rejoints par quelques collègues du secondaire, ont protesté devant l'inspection académique contre les 159 suppressions de poste et 188 fermetures de classe (pour 19 ouvertures) annoncées dans le département, avant de défiler dans le centre-ville.
"C'est un triste record, cette carte scolaire nous n'en voulons pas", a martelé Christophe Doré, secrétaire départemental du syndicat Snuipp-FSU, soulignant que ces suppressions se faisaient dans un contexte de "relative stabilité démographique", avec 1 488 élèves en moins, "soit à peine plus d'un par école". Annonçant 65 % de grévistes dans le département (contre 22 % selon l'académie), avec un mouvement particulièrement suivi dans les écoles maternelles, M. Doré a également vilipendé "une méthode inacceptable", accusant d'"omerta" l'inspection d'académie sur le détail des suppressions de postes "hors classe" (Rased, remplaçants, conseillers pédagogiques, etc.) : il ne sera dévoilé que mercredi en comité départemental, l'occasion d'une nouvelle mobilisation.
"Ils se sont servis des postes de Rased comme levier de suppression, c'est le signe d'une politique de non-éducation qui ne veut pas s'occuper de ceux qui en ont le plus besoin", a dénoncé le syndicaliste, tandis qu'on pouvait lire "Rased sabordés, élèves sacrifiés" sur la chasuble d'une manifestante.
Interrogée par l'AFP, une autre manifestante, Sandra, enseignante dans une école de Marseille classée en ZEP, a estimé que le gouvernement pratiquait "la politique de la terre brûlée", voulant "tout massacrer avant de partir".