Le blog des Indignés de Nimes et de la Démocratie Réelle Maintenant à Nimes
LEMONDE.FR avec AFP | 16.12.11 | 12h30 • Mis à jour le 16.12.11 | 14h45
Wim Deetman, ancien ministre de l'éducation et président de la commission d'enquête.AFP/ROBERT VOS
"Sur la base de 1 795 signalements, la commission a pu trouver les noms de 800 auteurs d'abus sexuels qui travaillent ou ont travaillé pour les évêchés", selon le rapport qui précise que "sur ces 800 personnes, au moins 105 sont encore en vie". Après plusieurs révélations dans la presse de cas d'abus sexuels présumés, la conférence épiscopale néerlandaise et la conférence des instituts religieux néerlandais avaient annoncé le 9 mars 2010 vouloir une enquête "large, externe et indépendante" sur les abus sexuels commis par des membres du clergé catholique sur des enfants.
"Nous exprimons nos regrets pour les abus", a réagi la conférence épiscopale néerlandaise dans un communiqué : "Nous compatissons avec les victimes et leur présentons nos sincères excuses." "Cela nous remplit de honte et de chagrin", assure-t-elle, soulignant que "les évêques et les dirigeants de la conférence des instituts religieux néerlandais sont choqués par les abus sexuels de mineurs et les pratiques décrites dans le rapport final".
"TABOU"
"La problématique des abus sexuels était connue au sein des ordres et évêchés de l'Eglise catholique néerlandaise, mais des actions adéquates n'ont pas été entreprises", assure la commission en se basant sur un examen des archives d'évêchés, congrégations et ordres néerlandais. La commission explique cette passivité notamment par le "tabou" que représentait la sexualité dans la société jusque dans les années 1960, ainsi par une structure administrative et une culture "fermées" au sein de l'Eglise catholique. Estimant que le célibat des prêtres n'était pas un facteur "crucial" poussant à abuser sexuellement d'un mineur, la commission a toutefois assuré que celui-ci impliquait "un risque".
Composée de six personnes, dont l'ancien ministre Wim Deetman, un ancien juge, des professeurs d'université et une psychologue, la commission avait ouvert son enquête le 24 août 2010 sur des abus commis sur la période "de 1945 à nos jours". Les estimations avancées par la commission d'enquête ont été notamment effectuées grâce à une consultation auprès de plus de 34 000 Néerlandais de 40 ans et plus. Une commission chargée de conseiller l'Eglise catholique néerlandaise sur l'indemnisation des victimes avait préconisé le 20 juin de dédommager celles-ci en fonction de la gravité des abus, avec un maximum de 100 000 euros. L'Eglise catholique est secouée depuis plusieurs années par une série de scandales liés à la pédophilie, notamment en Autriche, Belgique, Irlande, Allemagne et aux Etats-Unis.