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De nombreux salariés – entre 800 et 1 000 selon la police – manifestaient mardi 12 février devant le siège de Goodyear France à Rueil-Malmaison, dans les Hauts-de-Seine, où s'est ouvert dans la matinée un comité d'entreprise extraordinaire. Alors que l'usine Goodyear d'Amiens-Nord et ses 1 173 postes doit fermer, ce CCE, qualifié de "très important" par la direction, doit porter notamment sur "les mesures d'accompagnement dans le cadre de ce projet de fermeture" et sur "le contexte économique", selon un porte-parole.
Les salariés d'entreprises touchées par des plans sociaux (Sanofi, ArcelorMittal, PSA) étaient appelés à se rassembler devant le siège de Goodyear pour dénoncer les licenciements boursiers. Les premiers manifestants venus dès l'aube par un temps gris et froid avaient été rejoints en début de matinée par quelque 750 salariés de l'usine Goodyear d'Amiens Nord, vêtus de tee-shirt noir ou rouge portant l'inscription "Goodyear patrons voyous".
De nombreux policiers ont été mobilisées aux abords du bâtiment. Certains manifestants ont lancé des fumigènes, des bouteilles et des œufs en direction des forces de police qui ont déployé des véhicules avec grille permettant de faire barrage et ont fait usage de grenades lacrymogènes. Des membres des forces de l'ordre ont été éclaboussés de peinture. Le délégué CGT de Goodyear, Mickaël Wamen, a accusé la direction d'avoir "fait venir des casseurs".
"Pousser des mecs à bout, ça c'est de la violence, les voyous ce n'est pas nous, ce sont les patrons de Goodyear, d'ArcelorMittal", a lancé Mickael Wamen avant le début du CCE. "On veut que notre action fasse boule de neige", a-t-il dit, avant de confier que les représentants syndicaux allaient rentrer "dans la salle du CCE avec la boule au ventre". Venu soutenir "la démarche de convergences des luttes", Olivier Besancenot (NPA) a observé que "la population relève la tête".