LEMONDE.FR avec AFP | 06.01.12 | 16h01
Des apiculteurs occupent le site de la multinationale agro-alimentaire Monsanto à Monbéqui, dans le Tarn-et Garonne, le 6 janvier 2012. AFP/ERIC CABANIS
Une centaine d'apiculteurs ont entrepris, vendredi 6 janvier, d'occuper un centre de la compagnie américaine Monsanto à Monbéqui, en Tarn-et-Garonne, pour exiger du gouvernement l'interdiction rapide de la vente et de la culture de maïs génétiquement modifié en France.
"Nous demandons un arrêté interdisant la vente et la culture du Mon 810 et l'interdiction de tous les OGM produisant du nectar ou du pollen", qui pourraient polluer le miel, a déclaré un apiculteur de l'Hérault, Jean Sabench, porte-parole de la Confédération paysanne, à l'origine de l'action.
Une vingtaine d'apiculteurs entassés dans une camionnette se sont introduits en catimini sur le site en se faisant passer pour des livreurs, puis ont ouvert grand les grilles à plusieurs dizaines d'autres, venus de tout le Sud-Ouest. Revêtus pour certains de tenues blanches avec un voile protégeant leur visage, ils ont apporté dans les locaux deux ruches et des enfumoirs, avant d'appeler par téléphone des responsables du ministère de l'écologie.
LE MAÏS OGM MONSANTO N'EST PLUS INTERDIT EN FRANCE
Les apiculteurs réagissent à l'annulation par le Conseil d'Etat, à l'automne dernier, de la suspension de culture du maïs OGM Monsanto, suspension initialement décidée par le gouvernement en février 2008. La culture de maïs OGM risque de rendre leur miel impropre à la consommation humaine, s'alarment les apiculteurs.
Le président Nicolas Sarkozy a affirmé en novembre que le gouvernement maintenait son "opposition" à la culture du maïs OGM Monsanto 810 sur le territoire français, et la ministre de l'écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, a promis que la France déposerait une nouvelle clause de sauvegarde avant la prochaine saison de semis, au printemps.
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FILIÈRE MIEL EN PÉRIL
Mais les apiculteurs veulent une décision immédiate du gouvernement, car le maïs pourrait être semé dès février, étant donné les conditions climatiques actuelles. Les apiculteurs font valoir que ces cultures mettent leur filière en péril, car la Cour de justice de l'Union européenne a décrété tout produit contaminé par les OGM "impropres à la consommation humaine", a expliqué André Pruneddu, qui élève des abeilles dans l'Hérault.
Pour Jean Sabench, il y va de la survie de l'apiculture, "déjà en difficulté", mais aussi de celle des abeilles, des pollinisateurs essentiels dont la disparition aurait de lourdes conséquences sur l'environnement et l'agriculture. Le responsable du site Monsanto de Monbéqui, Luc Pélétengeas, s'est insurgé contre cette action, estimant que le dialogue aurait pu se nouer d'une autre manière.
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