- Infinite de Visa, Platinum d'American Express, Centurion d'American Express
La carte Infinite de Visa ne coûte «
que» 320 € par an, mais elle n'est proposée qu'aux clients dont les revenus annuels atteignent entre 80 000 et 100 000 €, tout comme la carte Platinum d'American Express (590 € par an). Mais le top du chic, c'est la Centurion, une carte en titane réservée à moins de 2 000 clients dans le monde, triés parmi les détenteurs de cartes Platinum. Les heureux élus doivent s'acquitter d'un droit d'entrée au «
club» de 3 000 €, en plus d'une cotisation annuelle de 3 000 €. En dehors de leurs plafonds de dépenses très souples, toutes ces cartes de prestige donnent accès à une politique d'assurance pour le moins extensive (Infinite rembourse jusqu'à 150 € par jour s'il n'y a pas de neige pendant vos vacances au ski), ainsi qu'à un service de «conciergerie». «
Si notre client souhaite se faire ouvrir, en privé, les magasins les plus chic du monde, comme Saks 5th Avenue à New York ou envoyer un bouquet d'orchidées rares à sa fiancée, à n'importe quel moment à l'autre bout du monde, c'est possible, affirme Armand de Milleville, vice-président d'American Express France. S'il rêve de faire une partie de tennis avec le champion du monde, c'est encore possible...» Tout est possible, il suffit de pouvoir dépenser l'équivalent du PIB du Zimbabwe sur un coup de tête.
Avoir une carte d'adhérent à la Fnac, c'est à la portée de tous. Mais avoir la carte One, c'est autre chose... dont le service communication ne dira pas un mot. Les critères d'attribution sont flous, les privilèges accordés, mystérieux, bref, c'est la classe. La carte One concernerait environ 40 000 personnes, soit 2 % des adhérents Fnac. Le peu que l'on sache, c'est qu'elle donne accès à une caisse prioritaire et à des événements privés.
C'est un programme expérimental sur lequel nous ne communiquons pas» : voilà le seul message de la SNCF au sujet de la Carte T, envoyée en début d'année à environ 700 personnes. Dans les conditions générales d'utilisation, on apprend que, pour la recevoir, il faut «
faire partie des groupes ou des milieux représentatifs suivants : la sphère médiatique, la sphère économique, la sphère européenne et internationale, des observateurs et experts, la sphère financière, les artistes et métiers de la création, la fonction publique, le secteur sportif, le secteur associatif, la sphère juridique, les très grands clients». Le membre «
T» dispose d'un numéro de service client dédié qui ne lui fera jamais subir la musique d'attente très longtemps. On lui passera un coup de fil sur son portable si son train a un quart d'heure de retard, et on lui proposera de lui réserver une voiture à l'arrivée. Rien de transcendant, mais des petites attentions qui donnent le sentiment d'«
en être».
Une carte réservée aux «
huiles» d'Air France, les journalistes, les acteurs, les grands patrons, les personnalités politiques qui renforcent à l'étranger l'image de la compagnie. Ce n'est pas la fidélité qui est récompensée, mais bien un pouvoir, une influence. Impossible de savoir combien la détiennent, la direction d'Air France reste muette sur cette carte. Ses avantages : un traitement de V.I.P. sans forcément y mettre le prix. On s'enregistre au comptoir de la première, on est surclassé en business si la classe éco est bondée. A bord, le personnel se doit d'être aux petits soins. «
Le Club 2000, c'est complètement opaque, on ne sait pas comment ça fonctionne, confie un steward sur long-courrier. Tout ce que l'on sait, c'est qu'en vol il faut les flatter, leur glisser un mot particulier devant les autres passagers pour montrer qu'ils sont importants.»