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12 octobre 2011 3 12 /10 /octobre /2011 13:47

12 octobre 2011

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De l’horizontalité des assemblées à la réappropriation de l’espace public, il n’y a qu’un pas. Sortir de chez soi ou sortir de soi. Planter sa tente sur une place publique ou prendre part aux débats sociaux et politiques du monde qui nous entoure. C’est principalement à travers ces deux angles, la tangibilité et l’existentialisme des espaces publics, que j’envisage ici le phénomène du “toma la plaza” (“take the square”) des Indignés.

L’espace public matériel
Il est certainement celui qui définit le mieux la notion d’espace public dans l’imaginaire collectif, bien qu’il masque trop souvent les autres formes d’espaces publics. En effet, l'espace public matériel est tangible. C’est la surface de la terre et des rues, les choses qui y sont physiquement attachées. C’est celui du sol, du territoire, du corps. En cela, planter sa tente sur une place c'est comme y élire domicile, l’habiter, y ancrer sa présence, physiquement. Cet acte exprime aussi la volonté de se faire une place dans la société et surtout de la choisir. Il s’agit d’une réappropriation palpable, que l'on foule de ses pieds, sur laquelle on peut se poser, se reposer.

L'espace public immatériel
Ce que j’appelle “l’espace public immatériel” c’est l’espace des idées. Celui où se déroulent des échanges non tangibles, tels que les discussions, les débats, les assemblées populaires, les ateliers. C’est l’espace de l’expression orale. De la pensée, des valeurs, de la culture, du savoir et de la conscience.
Les espaces publics réel et virtuel
Outre le caractère de tangibilité des espaces publics, il est utile, je crois, d’envisager celui de l’existentialisme. Car si l’on peut accepter que les espaces publics matériels et immatériels ne peuvent être que réels, on se doit de les situer par rapport à ceux que l’on appelle les espaces publics virtuels.
En cela, je pense à l’espace dans lequel les êtres humains peuvent interagir par le biais d’outils technologiques. Dans les faits, ils agissent réellement, puisqu’ils utilisent leurs mains et leur cerveau pour introduire des informations sur la toile. Faudrait-il alors définir que ces informations deviennent virtuelles dès l’instant où elles sont créées ? Et qu’elles redeviennent réelles dès qu’elles parviennent à la pensée du destinataire ? De quel nature est donc cet espace virtuel sachant qu’il n’existe qu’en tant que lien entre deux espaces réels ? Une autre question pourrait alors être posée : les réseaux virtuels, qu’ils soient politiques, sociaux, économiques, financiers ou culturels ont-ils une influence sur les espaces publics réels ? Et inversement, les réseaux citoyens virtuels peuvent-ils se réaliser ? En somme, quelle est la nature de leurs interactions ?  A l’heure où nous constatons de plus en plus que la réappropriation de l’espace public virtuel est en voie de développement, la neutralité du net est de plus en plus menacée comme nous l’explique parfaitement Benjamin Bayard. Parallèlement, nous assistons à des manifestations de plus en plus nombreuses de cette volonté de matérialiser la neutralité du net dans l’espace public réel. Mais je pense qu’il faut cependant garder à l’esprit que cette conquête collective des espaces publics devra d’abord passer par la conquête de nos propres espaces, à savoir notre corps et notre esprit.
Les espaces publics multiples
La façon dont nous évoluons dans ces différents espaces est unique, propre à chacun de nous et variable dans le temps. Il s'agit de prendre conscience du fait que les différents espaces publics dans lesquels nous sommes ou existons sont tous liés, dépendants les uns des autres.
Ceci nous rappelle un épisode intéressant de l’arrivée des marches internationales à Bruxelles, le 8 octobre 2011. Les autorités ont refusé aux Indignés le droit d’établir leur campement sur la pelouse du Parc Elisabeth, tout en leur proposant l’alternative de s’installer dans les locaux désaffectés de l’université voisine. Situation un peu inédite, qui a obligé les Indignés à débattre de cette question en assemblée. En définitive, la majorité a opté pour les locaux proposés tandis que plusieurs dizaines d’autres ont préféré tenter de forcer le blocus. La résolution validée fût : "nous ne nous divisons pas, notre campement se compose de deux campements".
En cela, cette assemblée a éclairé le fait qu'il était quasi impossible d'arriver à un consensus sur le type d'espace public à convoiter. Pour la simple et bonne raison que ces choix sont personnels. Il ne s'agit donc pas d'opposer ces deux espaces comme les apparences pourraient le suggérer, mais plutôt de les envisager comme des composantes d'un ensemble plus grand et plus divers, à savoir les espaces publics multiples. Rien de sert d'opposer les personnes qui font le choix de conquérir l'espace public matériel à celles qui optent pour l'immatériel. Rien n'est blanc ou noir. Le champ des possibles est à l'image de la diversité humaine et il dévoile les différentes formes d'expression d'un même message : la volonté plurielle de se réapproprier toutes les composantes de l’espace public.
La réappropriation des espaces publics multiples peut aussi se définir d’une manière plus générale par la remise en question des espaces privés, lorsque ceux-ci grignotent, dévorent et engloutissent les espaces publics. Que cela passe par la privatisation de la sécurité sociale, de l’éducation, des espaces de parking ou de rues entières, des transports en commun, de la distribution des ressources de base, eau, nourriture, habitat et énergie ou encore de la gestion de nos données informatiques et médicales.

En conclusion de cet article, je voudrais souligner mon souhait de soumettre ces pistes de réflexion à la critique et aux commentaires, dans l’espoir d’élargir un débat public.


Littéralement,
Badi Baltazar
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