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Marianne - Laurent Pinsolle - Blogueur associé | Dimanche 11 Décembre 2011 à 16:01
Le blogueur Laurent Pinsolle, proche de Nicolas Dupont-Aignan, revient sur le fameux terme (avec la rigueur) qu'il ne faut surtout pas prononcer. L'austérité, utilisée comme arme anti-socialiste par l'UMP, n'était-elle pas aussi le moyen de rattraper les bourdes - ou l'inaction - de Nicolas Sarkozy depuis le début de son mandat ?
(Nicolas Sarkozy - wikimedia - cc)
Après y avoir renoncé piteusement à la rentrée, Nicolas Sarkozy essaie par tous les moyens d’utiliser l’austérité comme une arme politique contre le PS, [comme le rapporte Emmanuel Lévy]url:../../Le-piege-sarkozyste-de-la-regle-d-or-en-passe-de-se-refermer-sur-Hollande_a213325.html . Une manœuvre qui serait plus crédible si ses initiateurs l’étaient davantage.
La nouvelle story élyséenne
Nicolas Sarkozy a décidé de jouer sa réélection sur sa crédibilité économique. Il serait un président responsable, qui nous protégerait de la crise et dont l’activisme aurait permis d’échapper plusieurs fois à des crises encore plus graves. En face, le Parti Socialiste serait un repère d’irresponsables prêts à ouvrir le robinet à dépenses, entre le retour de la retraite à soixante ans ou l’embauche de soixante mille professeurs supplémentaires. Bref, la responsabilité contre l’irresponsabilité.
Il faut dire que Nicolas Sarkozy a intérêt à ce qu’on ne regarde pas trop ses promesses de campagne de 2007 s’il veut pouvoir être réélu en 2012. Le pouvoir d’achat n’a jamais été autant en berne,
le chômage est au plus haut depuis dix ans, les violences aux personnes ne cessent de progresser. Bref, il vaut mieux déplacer le débat sur un autre sujet où il pourrait mettre en difficulté François Hollande, la dette, via notamment
le psycho drame de la camisole budgétaire.
Un piège réellement habile ?
Les stratèges de l’Elysée espèrent piéger les socialistes en les appelant à l’union nationale sur cette question pour les faire passer sous les fourches caudines du gouvernement. Mais pour l’instant, François Hollande semble résister, même s’il est probable qu’il acceptera une telle règle s’il est élu. En effet, accepter de voter le projet du président reviendrait à lui donner une victoire politique d’importance à quelques mois des élections présidentielles.
Du coup, [l’idée peut sembler habile]url:../../Le-piege-sarkozyste-de-la-regle-d-or-en-passe-de-se-refermer-sur-Hollande_a213325.html . Le PS signe, le président gagne car il lui aura fait voter son texte. Le PS ne signe pas et il prêtera le flanc à une critique de son irresponsabilité budgétaire. Au passage, il est probable que le gouvernement pourra même lui coller la responsabilité de la perte prochaine du AAA si cela arrive avant les élections en expliquant que les agences de notation sanctionne le fait que la France n’ait pas passé cette règle de plomb.
Ensuite, le bilan financier du président est très contestable.
Un rapport de la Cour des Comptes de début 2010 avait ainsi attribué la moitié de l’augmentation des déficits à l’action du gouvernement et la moitié seulement à la crise. En clair, si Nicolas Sarkozy est plus rigoureux en fin de mandat, il ne l’a vraiment pas été en début, multipliant les coûteuses exonérations fiscales et baisses d’impôt. Bref, avec la règle de plomb, il faudrait faire ce qu’il dit, et pas ce qu’il a fait.
Nicolas Sarkozy essaie de prendre une posture d’homme d’Etat avec sa camisole budgétaire. Mais en réalité, [derrière la posture de ses communicants]url:../../Le-piege-sarkozyste-de-la-regle-d-or-en-passe-de-se-refermer-sur-Hollande_a213325.html , transparaît comme trop souvent les calculs politiciens de bas étages et un bilan calamiteux. Deux bonnes raisons de lui offrir un congé définitif en 2012.
Retrouvez Laurent Pinsolle sur son
blog.
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dans
Economie et social