"En flammes pour les impôts : le fisc est en train de tuer le pays", peut-on lire à la "une" du quotidien de droite Il Giornale. "La tragédie d'un homme étranglé par la crise économique", évoque le journal de gauche La Repubblica. L'Italie était en émoi jeudi 29 mars après l'immolation par le feu d'un maçon, Giuseppe C., poursuivi pour fraude fiscale à Bologne, alors que le gouvernement de Mario Monti a lancé une campagne intense de lutte contre l'évasion fiscale.
La même journée, un autre homme s'était immolé par le feu : un Marocain de Vérone, également maçon. L'homme de 27 ans s'est immolé sur une place de Vérone après avoir hurlé qu'il n'avait pas été payé depuis quatre mois, a indiqué la police locale.
Giuseppe C. devait assister à la première audience de son procès pour fraude fiscale. Le parquet l'accusait de ne pas avoir payé 104 000 euros d'impôts et d'amendes remontant à 2007. Avant de commettre son geste désespéré mercredi, Giuseppe C., 58 ans, a écrit des lettres au Trésor public, à des amis et à sa femme. Il a été secouru par un agent de la circulation et transporté à l'unité des grands brûlés de l'hôpital de Parme, ont indiqué les médias italiens.
"C'est un terrible signe de désespoir, un cas unique de détresse qui illustre un moment de grande difficulté", a commenté l'ex-chef de gouvernement de gauche Romano Prodi, qui réside à Bologne. "J'espère qu'il survivra, mais il se trouve dans un état très grave", a-t-il ajouté.
Le gouvernement de Mario Monti a lancé une intense campagne de lutte contre l'évasion fiscale en Italie. Le pays croule en effet sous une dette colossale (120 % de son PIB). Giuseppe C., lui, n'est pas le premier Italien à faire une tentative de suicide pour une histoire d'impôts, mais il est le premier à s'immoler par le feu.