Le Monde.fr avec AFP | 25.04.2012 à 14h18 • Mis à jour le 25.04.2012 à 15h29
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L'UFC-Que Choisir a annoncé mercredi avoir déposé plainte contre des magasins de grande distribution pour non-respect de la loi française sur le crédit à la consommation. Après une enquête dans des magasins et des sites Internet, l'association de consommateurs fait en effet état de "résultats affligeants", un an après l'entrée en vigueur de la loi Lagarde censée protéger les consommateurs.
La loi Lagarde, du nom de l'ancienne ministre de l'économie, entrée en vigueur en mai 2011, insiste notamment sur la nécessité d'offrir à l'emprunteur la possibilité de choisir entre crédit renouvelable ou non pour tous les crédits d'un montant supérieur à 1 000 euros. Le nombre de comptes de crédit renouvelable en France avait alors diminué de 2 millions sur la seule année 2011, selon l'Association française des sociétés financières. Le crédit renouvelable, aussi appelé credit revolving, consiste à emprunter une somme d'argent utilisable à tout moment et renflouée au fur et à mesure des remboursements.
"LA FABRIQUE DE MALENDETTEMENT"
L'association souligne par exemple le fait que les lieux de vente ne proposent pas systématiquement une offre de crédit autre que celle pour le renouvelable et que les sites Internet spécialisés ne la mettent pas en avant. Elle regrette également que les cartes de fidélité, que les clients peuvent être amenés à prendre pour obtenir un crédit sans frais ou amortissable, soient dans 75 % des cas assorties d'un crédit renouvelable.
"Refusant que la fabrique de malendettement continue de tourner à plein régime et décidée à promouvoir un endettement des ménages socialement et économiquement productif, l'UFC-Que Choisir saisit la DGCCRF [Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes] pour que la loi Lagarde soit respectée et les infractions sanctionnées", poursuit le texte.
En outre, elle "agit en justice : pour l'exemple, 5 associations locales ont déposé plainte pour défaut d'offre alternative contre des magasins des groupes Carrefour, But, Fly, Cora ; la Fédération a fait de même auprès du TGI de Paris contre Sofinco, Financo, Cetelem, Cofidis et Cofinoga". L'association ajoute qu'elle "intervient auprès des parlementaires pour demander : l'interdiction de la vente de crédit renouvelable sur le lieu de vente ; la déliaison totale entre carte de fidélité et crédit renouvelable ; la vérification de la solvabilité corroborée par des pièces justificatives à partir de 1 000 euros empruntés ; sans oublier l'interdiction du démarchage en matière de crédit".