Précision : Ce compte-rendu reçu ce 21/07/12 n'est qu'une 1ère ébauche, il est encore en cours d'écriture et n'est donc pas définitif...
(*Par discrétion, seules les initiales des prénoms apparaissent)
14 JUILLET
ASSEMBLEE D’OUVERTURE
Facilitateur : A (Marseille)
Prise de note : S (Paris) et M (Brest)
A (Maseille) : invite à se présenter chacun à tour de rôle, à faire part de ses réflexions, à proposer des points à l’ordre du jour et des groupes de travail
F (Paris) : militante des quartiers populaires, propose un groupe de travail sur prison/répression.
H (Marseille) : content du rassemblement, si la France se réveille peut entraîner beaucoup de chose en Europe, si le mouvement ne marche pas c’est que la prise de conscience reste encore insuffisante
M (Marseille) : a été au rassemblement des marches à Madrid en juillet 2011, c’est ainsi qu’elle a connu le mouvement. Puis elle a participé à différentes actions dans la région, à Nîmes, à Marseille. Elle propose une réflexion sur les formes de violence et la non violence. Il faut réveiller les consciences sur les violences du système.
M (Nîmes) : le mouvement a commencé le 26 mai à Nîmes. Témoigne d’un essoufflement du mouvement à Nîmes. (*Petite précision perso, notre collectif se réuni depuis plus d'un an : tous les jours pendant les 6 premiers mois, puis 3 fois/semaine et mène beaucoup d'actions...)
Importance de la coordination nationale pour voir où nous en sommes. Propose un groupe de travail sur pourquoi le mouvement s’essouffle et comment le relancer.
C (Marseille) : la tâche prioritaire pour relancer est ( ?)
S (Poitier/Forcalquier) : à Poitier le mouvement ne se nomme pas indignés mais « démocratie réelle maintenant », et son positionnement est clairement anticapitaliste. L’assemblée a mené diverses actions dont certaines ont conduit à la création d’un DAL. Seb a aux marches espagnoles en 2011.
J-J M (Paris) : s’est engagé dans le mouvement en novembre. Il est éditeur et tourné vers la littérature du théâtre et des opprimés. Considère que dans les pays européens, on est indignés quand on touche au porte-monnaie. En Amérique Latine, on est indigné quand on touche à la nature. Il veut capter les indignations dans les différentes langues pour appréhender la révolution dans son ensemble. Chacun exprime son indignation dans sa langue natale. Une langue a toutefois une potentialité universelle, l’espéranto, qui s'apprend en quelques mois. Il travaille sur un projet d’atelierpopulaire multilingue avec del’espéranto en Grèce.
S (Paris) : à Paris, des AG continuent d’avoir lieu tous les dimanches bien qu’elles soient peu nombreuses (15-20 personnes), c’est un peu la « pause estivale ». Le 12 mai, à la journée mondiale d’action, plusieurs centaines de personnes se sont mobilisées. Il y a aussi eu la manifestation du 21 avril. Il y a actuellement des groupes de travail actifs sur : la dette, la constituante, et le travail/la précarité. En projet à la rentrée : journée mondiale d’action le 13 octobre, et manifestation le 1er décembre contre la précarité et pour les droits des travailleurs, en lien avec des organisations de chômeurs et divers collectifs. Concernant l’état du mouvement, il faut prendre en considération qu’il s’est développé dans des conditions très peu propices en France : juste un an après l’échec du mouvement des retraites (qui a découragé le mouvement social), juste un an avant les présidentielles (qui ont aspiré les énergies et focalisé l’attention). On a en quelque sorte été pris entre le marteau et l’enclume. Par contre, la pseudo gauche étant désormais au pouvoir, elle va mettre en œuvre des plans d’austérité et décrédibiliser l’idée d’alternative institutionnelle, c’est maintenant que le mouvement des indignés va pouvoir prendre tout son sens en portant une alternative non institutionnelle. Le mouvement va reprendre à la rentrée, d’une façon ou d’une autre et c’est très important de continuer.
R (Clermont Ferrand) : a commencé à s’investir depuis 1 mois dans le mouvement. Participe aussi aux Anonymous. A suivi les présidentielles et a été choqué par les « foutages de gueule ». Peu lui importe les distinctions entre indignés / démocratie réelle maintenant / Anonymous : l’important c’est le message.
S (Paris) : il est le fils de X Factor
X Factor / S (Clermont Ferrand) : pratique l’esprit indignés depuis 30 ans. Il faut converger avec les autres réseaux et mouvements. A Clermont, les indignés s’installent dans la durée, ils ont créé une AMAP, un jeu éducatif autours de la dette, ils ont trouvé un local, et organisent des ateliers « langues de bois ». Il y a eu récemment un rassemblement d’une vingtaine de personnes, constituant le noyau dur du mouvement à Paris, et qui sont très motivées. Il y a eu des difficultés avec la police.
H (Venezuela/Barcelone/Paris/Toulon/Marseille) : est venue en France avec les marches espagnoles. Propose un groupe de travail pour soutenir la mobilisation du 20 juillet au Pérou.
A (Marseille – assemblée du quartier Belle de Mai) : fait partie de l’assemblée du quartier de Belle de Mai à Marseille, orientée vers des actions locales. Ils ont organisé une fête de quartier qui a été une grande réussite, beaucoup de participation. Elle travaille dans le social. Ce qui l’intéresse dans le mouvement, c’est le fait de se rassembler, de se réapproprier la place publique. Elle suit beaucoup le mouvement en Espagne. Il ne faut pas se casser trop la tête, la cible est toujours la même : les plans d’austérité, le système financier. Même si on est pas très nombreux, il faut être visibles sur ces questions. La France n’est pas l’Espagne, les calendriers sont différents, les structures sociales aussi. En Espagne, il y a plus d’horizontalité, plus de tissu social. Les difficultés du mouvement ne tiennent pas qu’à nous, mais aussi à la force du système auquel on s’oppose – par ex., le clientélisme politique à Marseille. Mais même quand nous ne sommes que trois, nous sommes un danger pour le système, rien ne fait plus peur que nos objectifs de lutte.
J (Marseille – assemblée du quartier Belle de Mai) : est venu au début dans le mouvement dans un objectif d’éducation personnelle, avec le sentiment de se faire avoir par le système. Ce qui l’indigne, c’est la fausse démocratie. Quand on parle de tirage au sort, de démocratie directe, on se heurte à des réactions fortes. Il faut faire converger les luttes, sur des dates clefs.
C (Marseille – assemblée du quartier Belle de Mai) : a rejoint le mouvement en septembre-octobre, pour la préparation du campement. Indignée par fausse démocratie, par les conditions dans lesquelles on vit, par le système financier. Elle a donné des cours de droit constitutionnel dans le groupe de travail sur la constitution.
A (Marseille – assemblée du quartier Belle de Mai) : fait partie du mouvement de lutte contre le chômage. Indigné car les politiciens ne font rien contre le chômage qui monte. Il veut aider les salariés qui luttent contre les fermetures d’usine, et propose un groupe de travail sur ce thème.
K (Marseille) : a milité avec le mouvement des « motivés » à Marseille. A rejoint les indignés car il est indigné par le chômage, la fausse démocratie, le mensonge… Quand on parle de tirage au sort, de démocratie horizontale… on nous prend pour des uluberlus. Il connaît les prisons de l’intérieur du système.
M (Marseille) : indignée par fausse démocratie, dévoiement des mots. Veut travailler sur la constituante, les textes des philosophes grecs.
A (Marseille) : a rejoint les indignés en octobre. S’intéresse à la finance et à l’économie, au revenu de vie. Il faut favoriser prise de conscience.
A (Marseille) : le sujet principal selon lui est l’économie. On a tout ce qu’il faut pour être heureux, le problème est la règle du jeu, c'est-à-dire la constitution.
M (Brest) : a rejoint les indignés dès le début. A observé le mouvement dans différents lieux en Europe. Perçoit une évolution du mouvement vers la convergence des luttes. Propose, plutôt que de se diviser en groupes de travail, de traiter les sujets en plénière, les uns après les autres. Il faudrait travailler aussi à la mise en place d’une assemblée virtuelle, à un lieu de discussion et coordination entre les réunions nationales.
J-J (Marseille) : a lâché son boulot dans le bâtiment, et a rejoint le mouvement des indignés en novembre à Paris, à la Défense. Il a été déçu, est revenu à Marseille, a vu le mouvement aussi à Clermont Ferrand, la cabane à Montpellier. Relève que le mouvement des indignés attire beaucoup de gens de la rue, ce qui peut poser un problème d’image renvoyée vers l’extérieur. L’éclatement du mouvement avec les assemblées locales pose aussi un problème de visibilité, d’où la difficulté des gens à s’y retrouver. Il est prêt à payer, avec son indemnisation chômage, des prospectus nationaux sur les indignés. Il veut créer une association de solidarité avec les SNCF, lui-même ayant vécu d’être sans domicile.
P (Marseille) : dénonce les dénis de justice, propose un groupe de travail sur ce thème.
Manuel (Marseille) : propose un groupe de travail sur comment relancer le mouvement.
O (Marseille – assemblée du quartier Belle de Mai) : fait partie d’un collectif de solidarité avec les Roms, propose un groupe de travail sur l’économie.
A (Marseille) : chef d’entreprise depuis 2004, il conçoit des sites internet, et s’occupe du site indigne-e-s.net, qui est un réseau social proposé aux autres assemblées. Il a participé au projet de web coordination pour le 12 mai. Il propose un groupe de travail « totem » : définir ce qui nous unit, par exemple à travers une charte. Propose de militer pour 1% d’intérêt.
S (Paris) : concernant le projet de charte, propose d’inclure cette idée : « dans une vraie démocratie, tous les mandats sont impératifs et révocables, il n’y a donc pas de représentant ». Cette position a été votée par l’Assemblée de Paris le 11 novembre devant le mur de la Paix, et l’AG des indignés de Paris l’a mandatée pour proposer à la coordination que cette idée soit soumise au consensus des différentes assemblées.
GROUPE DE TRAVAIL
Après discussion sur les différents thèmes proposés, les groupes de travail qui se sont réunis le 14 juillet sont :
- Totem : ce qui nous rassemble
- Comment relancer le mouvement
- Travail et précarité
1) Groupe de travail « Totem : ce qui nous rassemble »
2) Groupe de travail « comment relancer le mouvement »
3) Groupe de travail « Travail et précarité »
15 JUILLET
MATIN
GROUPE DE TRAVAIL « MÉTHODOLOGIE DE LA COORDINATION »
Constat : suite à l’assemblée d’ouverture, il n’a pas été possible de dégager un consensus sur l’organisation de la suite, plusieurs options ayant été proposées :
- se diviser en groupes de travail puis mettre en commun en assemblées,
- traiter tous les sujets les uns à la suite des autre en plénière
- traiter certains sujets en plénières puis d’autres en plénières (mais lesquels ?)
Une heure de discussion a été perdue jusqu’à ce qu’un vote soit fait et indique une majorité en faveur des groupes de travail, et le désaccord a généré conflits, tension, remise en cause de la facilitation… Comment améliorer notre méthodologie afin d’éviter ce problème lors des futures coordinations ?
D’autres problèmes se sont par ailleurs posés : problèmes de circulation de l’information, rendez-vous manqués, début retardé etc.
Propositions et pistes de travail pour une méthodologie de coordination démocratique :
AVANT LA RÉUNION DE COORDINATION :
- préparer l’ordre du jour en amont en mettant un pad à la disposition des assemblées et individus voulant mettre un ou des points à l’ordre du jour
- chacun peut proposer des groupes de travail et/ou des plénières (distinguer les deux)
- veiller à une bonne diffusion de l’information (mails, réseaux sociaux…), prendre les numéros de téléphones pour envoyer les infos essentielles par texto
PENDANT LA COORDINATION
- maintenir une ouverture pour que cet ordre du jour puisse être amendé le jour même de la coordination : l’assemblée d’ouverture permet à chacun de se présenter et de mettre des points à l’ordre du jour ;
- un ou des facilitateurs doivent être désignés même si l’on est peu nombreux (le 14 juillet aucun facilitateur n’avait été désigné mais cela a « obligé » quelqu’un à jouer de fait le rôle de facilitateur vu l’absence de consensus)
- mieux surveiller le temps, limiter le temps de parole (ex. 5 min chacun)
- si suite à l’assemblée d’ouverture, aucun consensus ne se dégage rapidement concernant l’ordre du jour, opter pour le vote avec les pieds : les gens choisissent chacun de se réunir en groupe de travail ou de rester en plénière pour discuter en commun de plusieurs sujets. Cela responsabilisera chacun sur la prise en compte de sa proposition, et personne ne pourra reprocher à d’autres d’avoir imposé une règle ne faisant pas consensus.
ENTRE DEUX COORDINATIONS
- constituer des groupes de travail thématiques (ex. économie, constitution, travail-précarité, totem) regroupant des indignés de différentes assemblées afin d’assurer une continuité : c’est dans ces groupes de travail que se réaliserait l’essentiel de la coordination, et les réunions nationales seraient simplement l’occasion de se rencontrer physiquement, d’échanger plus facilement etc. Il serait assez clair que ces groupes de travail se réuniront aux coordinations quelque soit les autres propositions par ailleurs, ce qui serait un point de repère dans l’ordre du jour.
- Prévoir des moments de coordinations virtuels : réunions par mumble etc.
APRES-MIDI
ASSEMBLÉE DE CLÔTURE
Les différents thèmes n’ayant pu être traités auparavant ont été discutés à l’assemblée de clôture et ont donné lieux à des points d’informations et prises de décisions par consensus.
Information :
- mise en place de listes nationales pour les groupes de travail : économie, constitution, et travail-précarité
Consensus :
- Communiqué spécifique des indignés participant à la coordination en soutien à la mobilisation du 20 juillet en Amérique Latine, et appel à relayer l’information dans les réseaux (à réaliser rapidement).
- Réaliser une pétition AVAAZ
- Communiqué « global » des indignés participant à la coordination
-restituant les travaux et débats en coordination,
· -ouvrant des perspectives en communiquant sur les prochaines échéances du mouvement : 5-10 octobres (forum démocratie à Strasbourg), 13 octobre(mobilisation dette), 1er décembre(manifestation travailleurs et précaires) · appelant à soutenir la mobilisation contre les prisons du10 décembre · indiquant qu’une prochaine coordination se tiendra dans 6 mois à Montpellier
· appelant à soutenir les luttes des ouvriers contre les fermetures d’usine (PSA, 3 Suisse, Fralib…) tout en introduisant une réflexion sur les alternatives à porter dans le monde du travail (question du salariat, du productivisme, etc.)
- Choisir le site indigne-e-s.netpour la coordination du mouvement en France, et proposer à nos assemblées locales de soutenir cette proposition
- Mettre en ligne sur le site de la coordination de l’information sur la prise de pouvoir économique et politique du monde de la finance, dans le cadre du groupe de travail national sur l’économie, sans que cette information ait vocation à représenter les position des assemblées
- Restituer auprès des assemblées le travail sur le « totem : qu’est-ce qui nous rassemble » afin de déterminer ce qui fait consensus dans nos différentes assemblées, en vue de la prochaine coordination nationale.