Le "Café repaire Petite Camargue" se lance à l'aventure...
Il y a eu une réunion à Vauvert de gens appartenant à des partis, des associations, à rien de particulier...
Il était question d'examiner l'idée de la création d'un OVNI (objet votant non identifié) politique: à quelle conditions, pourquoi, comment participer à une "liste citoyenne" aux élections départementales (deux ou trois cantons)?
"Question" est le nom du texte en pièce jointe, et c'est bien cela qu'il ressort de la réunion, des questions et l'envie de se les poser, pour "faire ensemble". Il en traduit quelques unes, c'est comme d'hab, un compte rendu vite fait outrageusement partisan...qui n'engage que "Tina" et probablement pas les autres participants, car nous ne sommes pas homogènes bien que semblables.
C'est bien ça le passionnant de l'histoire et ce qui rapproche décidément cette initiative de ce que nous avons voulu faire sur la place Tahrir de Nîmes. La "chose" se fait à rebours et sans l'aval d'aucun parti. Ils se dénomment 'Citoyens' mais c'est à défaut d'autre terme pour dire que "Nous sommes des gens ordinaires..." (me souviens plus de la suite).
Pas question de rejouer une petite musique nostalgique pour refaire une recette qui a fait son temps. Pourtant les mêmes ingrédients sont présents: crise sociale, politique, économique, environnementale...Pratiquement tout ce que nous annoncions est advenu, en pire! Franchement c'est casse couilles d'avoir été prophètes dans ces conditions et nous préfèrerions annoncer de bonnes nouvelles.
Et ça c'en est une. Il a été beaucoup question de justement pas trop s'en poser et de "faire le chemin en marchant"...parce que nous n'avons plus envie de reculer mais d'avancer et que nous savons que personne ne le fera à notre place.
Voilà. J'invite ceux et celles qui seront dans les cantons concernés à participer (c'est pas encore établi, ça coûte un peu, il faut minimum 3 personnes sur chaque liste..), j'invite les autres à initier la même chose chez eux ou à participer aux initiatives similaires, qu'elles concernent ou non des échéances électorales dont nous n'avons, en vérité, rien à battre!
Nos dirigeants n'ont rien appris des années écoulées, cela se voit. Nous si! Que cela s'entende!
Biz
Tina (et il y a plein de "Tina"...)
Compte rendu d’une réunion en vue de créer une liste « citoyenne » aux élections départementales, à l’appel du « Café-repaire Petite Camargue », entre autres.
Question:pourquoi se préoccuper des élections départementales? Dans cette démocratie truquée et biaisée qui ne nous représente pas, les élections départementales, avec un abstentionnisme record, sont l'occasion rêvée des petits arrangements entre coquins, des magouilles d'appareils et de partis. L’enjeu est de taille et suscite tous les appétits : les Conseils Généraux sont très riches, ils gèrent localement une grande part du budget collecté par l'impôt et assurent (ou pas) des missions importantes dans l'allocation et la redistribution des ressources collectives.
Question:pourquoi présenter une liste à ces élections quand nous savons que nous n'y avons "aucune chance" et quand, au fond, nous pensons que participer et voter c'est cautionner et légitimer un système pervers qui ne fait pas ce qu'il dit et ne dit pas ce qu'il fait.
Question:pourquoi s'acharner à utiliser le terme "citoyen" qui nous inclus dans une République déliquescente dont nous récusons les trois quarts des agissements et dont l'hymne nous appelle aux armes or que tout est fait pour nous "désarmer" et qu’il nous invite de plus à laver la "Nation" d'un "sang impur" or que nous nous vivons comme habitants du monde et qu'un même sang coule dans une seule humanité que nous aimons parce que diverse, hors normes.
Question:si nous rayons la mention inutile 'citoyen' comment peut se définir une liste "sans partis" qui veut enfin sortir d'une logique politicienne qui fait descendre les mots d'ordre du haut vers le bas. Mais s’appeler « La Base » peut, de nos jours, mener direct en garde à vue…
Question:quelles sont nos forces et ne les dispersons nous pas en se présentant contre des listes de partis officiels aux options plus ou moins proches des nôtres. Ne sabotons nous pas un travail de réflexion, de synthèse et de convergence déjà entrepris ?
Question:pourquoi se mêler de la politique de "là-haut" et participer au fonctionnement d'un Etat qui a choisi l'option de se débarrasser de l'essentiel de ses responsabilités au profit d'entités nébuleuses (le Marché) ou a-démocratiques (la Troïka, par exemple), qui se concentre sur la surveillance policière et la répression des mouvements sociaux, qui nie avec constance les conflits et leurs origines, se livre à la plus éhontée des propagandes en nous assurant qu'il n'y a pas d'autres alternatives et que par conséquent nous vivons dans le "Meilleur des Mondes", depuis 1984... (1983 pour être exact).
Question :comment se réapproprier la politique, locale ou nationale et faire sortir du bois le loup abstentionniste, issu des classes populaires pour l’essentiel et qui laisse donc le plat pays aux mains d’une oligarchie qui a déjà tout et obtient toujours plus, ce qui est logique : ce sont ses membres qui font les lois, les votent et les appliquent. Aucune raison qu’ils ne se servent pas au passage. Aucune raison qu’il nous laissent une planète habitable, ils pensent qu’ils peuvent s’en payer une autre, toute propre et toute neuve. Nous n’avons aucune bonne raison de leur laisser libre le champ politique, sauf à les foutre vraiment dehors, ce que nul ne tente sérieusement.
Question :comment montrer que les alternatives à un monde marchand qui génère surtout ravages et misères existent, qu’elles fonctionnent ici à deux pas de chez nous, qu’elles marcheraient mieux encore si nous nous y mettions à plus grande échelle, tous ensemble. Pourquoi abandonnons nous des systèmes éprouvés et efficaces gérés et payés par les salariés (la Sécurité Sociale par exemple) qui représentent toujours une part considérable de la valeur crée en France. Au lieu de geindre chacun dans son coin sur les conneries de ceux qui nous gouvernent, pourquoi ne le faisons pas nous même ? Objectivement, il est raisonnable de penser que ça ne sera pas vraiment pire…et sera même vraiment mieux !
Il n'y a pas de réponses à ces questions, elles sont en débat en chacun de nous.
Il n'y en a pas si nous oublions que la politique c'est nous tous qui la faisons tous les jours au quotidien. Nous sommes sources de la force qui met en mouvement la collectivité. Nous n'avons pas besoin d'être d'accord sur la question du sexe des anges pour agir en nous déterminant sur des objectifs concrets à réaliser, en choisissant en conscience les options qui nous paraissent les meilleures, pour nous, pour les autres, pour la planète. Nous le prouvons tous les jours, là où nous vivons, là où nous agissons, champs, usines, bureaux, administrations, écoles, collectifs, associations, familles... Si ce n'est pas ça la politique ce mot n'existe pas ou n'a aucun intérêt. C'est nous qui créons et qualifions toute la valeur qui peut se réaliser en ce bas monde. Ne laissons pas à des parasites le loisir d'en déterminer la nature car ils la veulent marchande et nous la font payer, au plus cher autant que possible. Nous savons qu’elle est tout autre.
Nous ne sommes pas satisfaitsdu système dit "représentatif", c’est le moins qu’on puisse dire. Force est de constater qu'aucun parti n'est capable de s'extraire de sa logique centralisatrice et de ses intérêts propres déterminés par le système et son fonctionnement, de s'abandonner, se dissoudre en confiance dans l'inconnu d'une démocratie réelle qui ne peut être entièrement définie à l'avance puisqu'elle se crée en se faisant et n'est qu'un provisoire sans cesse à perfectionner. Nous pensons même que la politique étant chose trop importante pour être confiée aux partis politiques, ils ont vocation à en débattre et à la questionner mais pas à la faire. Ils ne sont pas la solution mais le problème.
Aucun de nous n'a d'ambitions de carrière ni même, il faut l'avouer, envie d'être "élu". Nous n'avons que des ego ordinaires, communs. Nous laissons nos drapeaux au vestiaire, sans les renier. Nous (ou vous) accepterons cependant, si le sort ou tout autre processus défini ensemble le décide, d'être l'émanation mandatée et provisoire d'un collectif que nous portons et qui nous porte d'un même élan. Nous ne serons que des noms sur une liste, noms qu’il faut bien donner, ce sont les règles d’un jeu que nous pouvons accepter puisque nous le dénaturons radicalement.
Nous pensons que nous sommes nombreux et de plus en plus déterminés mais que nous sommes dispersés, invisibles, inaudibles même à nos propres oreilles. Nous savons que partout des gens agissent, parfois depuis longtemps, selon des modes de fonctionnement et des idées que nous devrions étendre à toute la société. C'est là une force concrète et réelle que nous ne comptons pas utiliser mais que nous appelons à exister localement par la fédération des énergies. Il faut promouvoir les actions concrètes en cours, les étendre, en créer d'autres. Elles sont là, autour de nous, à deux pas, on leur fait la vie dure or elles sont l'élan vital de notre société, elles portent à bout de bras le présent et le futur.
Alors pourquoi maintenant ? Simplement parce qu'il s'agit là d'une tribune offerte, occasion de se compter non pas en pourcentage de voix mais en nombre de personnes désireuses de se fédérer et d'initier une démarche qui ne tiendra pas particulièrement compte d'aucune échéance électorale pour avancer par la suite. C'est une occasion de retourner les armes qu’on nous laisse encore contre ceux qui veulent se les accaparer. A nos amis adhérents des partis nous disons que ce n’est pas à nous de les rejoindre dans leurs structures rigides mais à eux de se fondre avec nous. L’état ultralibéral n’a pas plus besoin de démocratie locale que de gouvernement national, c’est à nous de recréer des lieux communs. Pour que tous puissent se sentir partout « chez eux »…
Pourquoi maintenant ? Eh bien parce qu’il faut un début à tout. Ce n’est d’ailleurs pas le début, c’est un combat continu de la « société civile » qui n’est rien et veut être tout. Ici et ailleurs ce combat s’engage, Podemos en Espagne, Syriza en Grèce…avec leurs contradictions et eux-mêmes évolutions de luttes plus anciennes menées là-bas ou ailleurs. L’insurrection est venue, elle court le monde, qui doute qu’il faut la préparer aussi ici?
Nous savons que nous avons à redouter aussi bien le krach que la « réussite » d’un système capitaliste délirant et suicidaire. Nous savons qu’on nous mène à l’abattoir tout autant que le peuple grec, entre autres. Les dégâts sociaux et environnementaux sont déjà considérables, ce sera un vrai défi d’en soigner les blessures. Pourquoi attendre qu’ils deviennent irréversibles et que s’allume la Guerre, le choc des Civilisations qu’on nous prépare pour nous détourner des vrais problèmes? Ils veulent nous désunir, unissons nous ! Ce serait irresponsable de ne pas le faire. Cela commence ici et maintenant.
Il y aura d’autres réunions, il y en aura peut-être de similaires ailleurs, nous le souhaitons. Participez !
Ils veulent nous enterrer, ils ignorent que nous sommes des graines !
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