Publié le 5 décembre 2011 à 08h21 Mis à jour le 5 décembre 2011 à 14h30
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La centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine a été choisie par l'organisation écologiste pour sa proximité avec Paris. © MAXPPP
VIDEO - Le but de l'organisation écologiste : démontrer que "le nucléaire sûr, ça n'existe pas".
Ils auraient mis un quart d'heure à atteindre le réacteur. Neuf militants de Greenpeace se sont introduits lundi vers 6 heures dans la centrale nucléaire EDF de Nogent-sur-Seine, dans l'Aube. "L'objectif, c'est de démontrer que le nucléaire sûr, ça n'existe pas", a expliqué à Europe 1 Axel Renaudin, porte-parole de Greenpeace.
En fin de matinée, l'organisation a annoncé avoir des militants "dans d'autres installations nucléaires". Sans nommer ces lieux, elle affirme que les activistes "parviennent à se déplacer sur ces sites sans être repérés". Et a appelé les autorités à participer à une véritable partie de cache-cache : "à eux de retrouver les militants", a lancé Greenpeace. Le ministère de l'Intérieur a annoncé en fin de matinée une fouille "approfondie" de toutes les centrales en France.
De son côté, EDF a annoncé que des banderoles avaient été déployées et "immédiatement retirées" sur les sites nucléaires de Chinon, en Indre-et-Loire et du Blayais, en Gironde. Le centre de recherches nucléaires de Cadaraches, dans les Bouches-du-Rhône, a également fait l'objet d'une tentative d'intrusion.
Intrusion "immédiatement détectée"
A Nogent-sur-Seine, les militants ont passé trois barrières de sécurité, dont certaines électrifiées, a relaté Sophia Majnoni, chargée de campagne chez Greenpeace, sur Europe 1. "Personne sur le site ne s'est opposé à eux", a-t-elle ajouté, citant notamment le peloton de gendarmerie qui se trouve sur le site. "En quinze minutes, il étaient sur la partie la plus sensible de la centrale, à savoir le réacteur nucléaire", a assuré Axel Renaudin.
Des images des militants de Greenpeace dans le dôme du réacteur :
Une fois leur but atteint, les militants ont déployé une banderole "Le nucléaire sûr n'existe pas". "Si une poignée de militants de Greenpeace avec de bonnes intentions et sans réels moyens arrive à pénétrer dans une centrale, ça démontre toute la faiblesse du système", s'est-il alarmé. EDF a affirmé que cette intrusion avait été "immédiatement détectée" et que sept des militants "ont été appréhendés dans le calme". Les deux derniers militants ont également été interpellés.
Le groupe a affirmé que le "cheminement" des militants sur le site de Nogent-sur-Seine était "suivi en permanence, sans qu'il soit décidé de faire usage de la force". Sur ce site, l'intrusion "n'a eu aucune conséquence sur la sécurité des installations, ni sur la sécurité des personnes présentes sur le site", précise EDF dans un communiqué.
Eric Besson évoque des "dysfonctionnements"
Eric Besson, ministre de l'Industrie, s'est inquiété de cette action. Si l'enquête confirme l'intrusion, "cela veut dire qu'il y a eu dysfonctionnements et qu'il faudra prendre des dispositions pour que ça ne se reproduise pas", a déclaré le ministre. Henri Guaino, conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, a quant à lui estimé qu'il faudrait "tirer les conséquences" d'une telle intrusion. Qualifiant l'action d'"irresponsable", il a toutefois admis que cette intrusion "fait quand même réfléchir sur la sécurisation des accès aux centrales nucléaires".
La centrale de Nogent-sur-Seine a été choisie par l'organisation écologiste pour son opération car elle est "la plus proche de Paris", à 95 km de la capitale.
Audit sur la sécurité des centrales
Sur son site, l'association détaille les dispositifs de sécurité prévus pour les centrales nucléaires, avec notamment "l'intervention d'avions de chasse en maximum quinze minutes sur tous les sites nucléaires", la "présence continue d'un peloton spécial de gendarmerie sur chacun des sites" et "des dispositifs de radar aérien de détection au-dessus de certaines installations".
Pour l'organisation, cette action est aussi l'occasion de critiquer l'audit lancé par le gouvernement sur la sécurité des centrales. Pour Sophia Majnoni, cet audit n'est en effet qu'une "opération de communication qui ne prend en compte que les risques déjà identifiés dans le passé et ne tire pas les leçons de Fukushima". Greenpeace demande donc au gouvernement d'élargir le périmètre de l'audit, en prenant en compte notamment le risque d'intrusion humaine.