Le constructeur informatique américain Apple a mis en place des stratégies de domiciliation fiscale dans des Etats à faible taux d'imposition qui lui ont permis d'éviter des milliards de dollars d'impôts, affirme le "New York Times" samedi 28 avril sur son site internet.
Le quotidien cite ainsi, s'appuyant sur les déclarations d'ex-responsables d'Apple anonymes, l'example d'une filiale du groupe destinée à investir ses dizaines de milliards de dollars de liquidités, et située dans le Nevada, où le taux d'imposition des sociétés est nul.
Outre le Nevada, "Apple a créé des filiales dans des zones à faible taxation comme l'Irlande ou les Pays-Bas, le Luxembourg et les Iles Vierges britanniques, qui n'équivalent parfois guère plus qu'à une boîte aux lettres ou un bureau anonyme, et qui lui permettent de baisser les impôts qu'il paie partout dans le monde", poursuit le quotidien.
"Il est beaucoup plus facile pour des entreprises qui touchent des royalties ou qui vendent des produits numériques de localiser leurs bénéfices dans des pays à faible imposition que pour des épiciers ou des constructeurs automobiles", explique le quotidien.
Il ajoute que cela rend les stratégies d'évitement fiscal plus facile pour les entreprises technologiques: "ces deux dernières années, les 71 entreprises technologiques appartenant à l'indice boursier Standard & Poor’s, y compris Apple, Google, Yahoo et Dell, ont publié des taux d'imposition à un taux environ un tiers inférieur aux autres entreprises du même indice".
"Presque toutes les grandes entreprises du monde essaient de minimiser leurs impôts, bien sur. Pour Apple ces économies sont particulièrement importantes au au vu de la taille de ses bénéfices", souligne le "New York Times" qui ajoute que les analystes prévoient que le géant informatique pourrait générer 45,6 milliards de dollars de bénéfices lors de l'exercice en cours, ce "qui serait un record pour une entreprise américaine".
Apple, première capitalisation boursière mondiale, a publié mardi un bénéfice trimestriel doublé sur un an à 11,62 milliards de dollars et un chiffre d'affaires en hausse de 59% à 39,19 milliards de dollars.