Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le blog des Indignés de Nimes et de la Démocratie Réelle Maintenant à Nimes

Chômage : les mots de Sarkozy pour ne pas dire que ça s'aggrave

 

Rue89 - Langue de bois 26/03/2012 à 19h04
 Elsa Fayner | Journaliste

« Une baisse tendancielle de l'augmentation du nombre de chômeurs. » Ou encore : une augmentation « assez modérée » du chômage.

Invité ce lundi matin sur France Info, Nicolas Sarkozy a oscillé entre euphémisme et oxymore pour préparer les Français à la publication, dans la journée, des chiffres du chômage. 20 400 demandeurs d'emploi en plus en un mois, annoncent la Dares et Pôle emploi. Soit 4,3 millions au total.

Alors, au-delà des figures de style, à quoi ressemble le bilan du Président en matière d'emploi ?

Quand Sarkozy promettait 5% de chômeurs

Le 26 avril 2007, dans l'émission « A vous de juger », Nicolas Sarkozy promettait beaucoup :

« Je veux m'engager sur le plein emploi : 5% de chômeurs à la fin de mon quinquennat. Et on ne nous demande pas une obligation de moyens, mais une obligation de résultats. Si on s'engage sur 5% de chômeurs et qu'à l'arrivée il y en a 10, c'est qu'il y a un problème. […] C'est un échec, et c'est aux Français d'en tirer les conséquences. »

 

Nicolas Sarkozy dans « A vous de juger » Le 26 avril 2007

2008, année chaotique

L'engagement est tenu durant les deux premières années du quinquennat puisque le taux de chômage décroît, pour représenter :

  • 8% de la population en 2007, contre 8,8% l'année précédente, selon les chiffres de l'Insee ;
  • et 7,4% en 2008.

La tendance s'inverse pourant dans le courant de année-là. Le taux repart à la hausse et atteint 9,1% en 2009 pour ne plus redescendre. Alors, à nouveau, le président de la République le promet, le 25 janvier 2010 :

« Dans les semaines et les mois qui viennent, vous verrez reculer le chômage dans notre pays. »

Mais le charme est rompu, la déclaration se révèle moins efficace que la précédente. Les chômeurs sont de plus en plus nombreux, jusqu'à représenter 9,4% de la population active métropolitaine en 2010. C'est toujours le cas fin 2011.

1 million de chômeurs en plus

La France métropolitaine comptait 2,7 millions de chômeurs au quatrième trimestre 2011, contre 2 millions au deuxième trimestre 2007, en s'en tenant aux enquêtes emploi de l'Insee.

En calculant différemment, comme le fait Pôle emploi, c'est-à-dire en ajoutant les personnes qui exercent un petit boulot, le chiffre passe de 3,2 millions fin juin 2007 à 4,3 millions fin 2011.

Et, nouvelle du jour, le nombre de demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi a augmenté de 0,5% par rapport à fin janvier 2012, soit 20 400 personnes supplémentaires.

Un million de demandeurs d'emploi en plus en cinq ans. Pour une durée de recherche qui s'allonge : le nombre des demandeurs inscrits depuis au moins trois ans a bondi – de plus de 22 % – en 2011.

Un meilleur indicateur que les sondages ?

La crise en cause ? L'Union européenne, l'OCDE comme le G7 ont vu eux aussi leur taux de chômage augmenter durant ces cinq années, d'après les chiffres d'Eurostat.

Et pourtant, à y regarder de plus près, trois pays ont réussi à inverser la tendance : l'Autriche, la Belgique et l'Allemagne. Partant d'un niveau sensiblement égal à la celui de l'Hexagone en 2007, l'Allemagne est même arrivée à 6% de chômeurs l'an dernier.

L'enjeu est de taille pour Nicolas Sarkozy, comme rappelle Emmanuel Lechypre, co-auteur de « 150 idées reçues sur l'économie » : aucun candidat à sa succession à l'Elysée n'a réussi à se faire réélire avec un taux chômage supérieur à 9,4%.

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article