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La société Carcoop, propriété de Carrefour et de Coop Atlantique, a été condamnée, vendredi 15 février, à verser 15 000 euros de dommages et intérêts pour harcèlement moral à une salariée qui avait tenté de se suicider dans son hypermarché.
Le conseil des prud'hommes de Moulins, dans l'Allier, a estimé dans son jugement que "des relations tendues et conflictuelles avec la direction existaient au sein du magasin au moment des faits". Le tribunal a aussi fait état de lettres reçues par la salariée, représentante syndicale CGT, lui demandant de ne pas discuter avec ses collègues après avoir pointé, sans quoi elle serait sanctionnée.
"CARACTÈRE PROFESSIONNEL DE LA TENTATIVE DE SUICIDE"
"C'est à la suite de cette réception d'une de ces lettres et d'un nouvel entretien avec [sa supérieure] que la salariée tentera de mettre fin à ses jours" en juin 2010, en prenant des médicaments dans les toilettes du magasin. Ajoutant qu'il "n'est pas démontré qu'elle ait eu des soucis d'ordre personnel susceptible d'avoir influé sur son geste malheureux", et s'appuyant sur "la reconnaissance par la CPAM [caisse primaire d'assurance maladie] du caractère professionnel de la tentative de suicide", le tribunal juge que l'attitude de la responsable de caisse et du directeur était "incontestablement de nature (...) à constituer une dégradation des conditions de travail" de la salariée.
Dans sa lettre d'adieu, citée par le tribunal, la caissière disait notamment ne plus supporter "la pression" : "les courriers, les insultes par la direction, ça suffit", écrivait-elle. La salariée a par contre été déboutée de sa demande de dommages et intérêts au chef d'atteinte à son statut de membre du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail. Le groupe Carrefour, qui ne fera pas appel, n'a pas souhaité commenter cette décision de justice.