Par ailleurs, on savait que le pouvoir d’achat des salariés était déjà attaqué par l’augmentation de 4,7% des tarifs des mutuelles, pour ne rien dire de ceux qui, incapables de cotiser, se soignent moins. Le projet de budget de la sécurité sociale 2012 prévoyait que les indemnités journalières versées aux salariés en arrêt maladie seraient diminuées de 6%. La mesure concernerait environ 7 millions de personnes. Dans le cas d’un smicard, cela signifie quand même une baisse de salaire de 40 euros par mois.
Le tout pour un gain fort médiocre, de 220 millions d’euros. Même le député UMP Yves Bur, rapporteur général du budget de la Sécurité sociale a recommandé au gouvernement de renoncer à cette économie. Du coup, on cherche d'autres sources de recettes de substitution : baisse des abattements de frais professionnels, taxation des indemnités de licenciements au delà de 73 000 euros, nouveau plan contre la fraude sociale, la créativité « budgétariste » bat son plein. Ce dernier coup de canif sur le budget 2012 ne sera, en réalité, qu’un zakouski en regard de ce qui se prépare, pour deux raisons.
Un, le budget 2012 est bâti sur une hypothèse de croissance de 1,5% quand les prévisions les plus optimistes la situent à 0,5%. Cette perte en ligne de 1% nécessitera cinq milliards de nouvelles économies sur le budget et autant pour la sécurité sociale. Deux, les nouveaux efforts financiers adoptés pour refinancer les banques et les pays européens en difficulté nous exposent à un nouveau plan d’austérité et à une récession, de plus en plus probable, qu’ils ne manqueront pas de provoquer. Nous n'en sommes pas encore au chiffrage puisque le plan européen, dicté en réalité par Angela Merkel, ne sera connu que demain soir ou jeudi matin. Le quinquennat a commencé au Fouquet’s. Il risque de se terminer avec du sang et des larmes.