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21 juin 2013 5 21 /06 /juin /2013 17:32

 

 

Marianne

Brésil : la crise des transports vire à la révolte sociale

Vendredi 21 Juin 2013 à 14:00

 

Régis Soubrouillard
Journaliste à Marianne, plus particulièrement chargé des questions internationales En savoir plus sur cet auteur

 

D’une protestation contre l’augmentation du prix des tickets de bus, après les manifestations qui ont réuni un million de personnes hier, le mouvement fédère désormais de très nombreuses revendications sociales et politiques.
C’est une véritable crise démocratique que traverse le Brésil.

 

Brésil : la crise des transports vire à la révolte sociale

Après le printemps arabe, l’été sera-t-il brésilien ? Le climat social donne en tout cas des signes très nets de montée en température. Le mouvement d’abord pacifique qui avait commencé par des protestations contre l’augmentation des tickets de bus et les dépenses somptuaires engagés dans l’organisation de la Coupe du monde 2014,  relève désormais de l’histoire ancienne. 


Loin de faiblir, la révolte gronde, se politise auprès d’une partie de la jeunesse et toucherait une centaine de villes selon des estimations trouvées sur les réseaux sociaux. Hier soir, ce sont 1 million de manifestants (dont 300.000 à Rio) qui défilaient dans les villes du pays -malgré la promesse du gouvernement de baisser le prix des transports- exprimant des revendications tous azimuts.

 

Brésil : la crise des transports vire à la révolte sociale

Le mouvement fait tâche d’huile.


Assauts contre le ministère des affaires étrangères et le Congrès, blocages de routes, saccages de vitrines, attaques de bus et de l’hôtel qui sert de Quartier Général aux membres de la Fifa, affrontements avec la police, tirs de mortiers et de gaz lacrymogènes. Non dénués d’humour, les manifestants criaient « Police, ton gaz est un délice !» ou « Police tes gaz sont périmés, la population ne restera pas aveugle, sourde et muette ».


Bilan : des dizaines d’arrestations, 60 blessés parmi les policiers et les manifestants et un mort, renversé accidentellement par une voiture. 


Face à la colère populaire, Dilma Roussef a annulé un voyage officiel au Japon et convoqué une réunion de crise à 9h30 à Brasilia (14h30 à Paris). La présidente, dont le palais présidentiel est entourée de troupes de l’armée, pourrait s’exprimer à la télévision dans la soirée.


C’est désormais une crise démocratique grave que traverse le Brésil.  


Début juin, les premières manifestations enregistrées dans 3 grands Etats du pays (Mato grosso do Sul, Paraná et Rio Grande do Sul) ont été menées par les défenseurs de la cause indigène après la mort par balle de deux indiens au cours d’opérations d’expulsions menées par la police militaire dans le sud du pays.

 

Le talent de Neymar ne suffit pas au développement du pays 


Depuis une semaine, des manifestations menées par l’ONG « Movimento Passe livre » (mouvement passage gratuit) agitent les grandes villes du pays contre l’augmentation du prix des transports publics et les pratiques des concessionnaires de transports publics (confiscation du marché par un oligopole inopérant, détournements de fonds, corruption des équipes municipales etc.)


Ces manifestations, organisées à partir des réseaux sociaux, ont pris de l’ampleur et dégénéré, donnant lieu à des violences. 


Les manifestants ont utilisé la caisse de résonance de la Coupe des Confédérations d’où la crainte du pouvoir que les prochains grands événements dont il se glorifiait (Journées Mondiales de la Jeunesse en juillet 2013, coupe du Monde de football 2014, Jeux Olympiques en 2016) ainsi que les élections présidentielles de 2014, soient le théâtre de manifestations encore plus spectaculaires. Selon une radio brésilienne,  face à « l’insécurité » grandissante, la Fifa aurait d’ailleurs envisagé l’arrêt de la Coupe des Confédérations qui doit durer jusqu’au 30 juin. 


A Brasilia et à Rio de Janeiro, qui accueillaient les premiers matches de la Coupe de football des Confédérations, des manifestations organisées par l’ONG « A copa para quem ? » (« une coupe pour qui ? »)  dénonçaient les dépenses excessives engagées pour la Coupe des Confédérations et la Coupe du Monde. Et les footballeurs prennent cher ! Le roi Pelé qui avait critiqué le mouvement est la cible de nombreuses attaques. Neymar, la nouvelle idole du foot brésilien n’est pas épargnée non plus : « Des hôpitaux et des écoles plutôt que le talent de Neymar ! » peut-on lire sur des pancartes. Sur Twitter, les critiques se multiplient  « Le Brésil dispose aujourd'hui d'un stade digne d'un pays développé, il ne reste plus maintenant qu'à construire un pays autour ». 

 

SAYAO/EFE/SIPA
SAYAO/EFE/SIPA

Une contestation sur les réseaux sociaux


Lors de son discours d'ouverture de la Coupe des Confédérations, la Présidente de la République, Dilma Rousseff, avait déjà été huée par le stade et un vaste mouvement de contestation s’engageait sur les réseaux sociaux, en particulier, sur twitter sous le hashtag #chupaDilma (vas te faire... Dilma !) ou #todarevolucaocomecacomumafaisca (Toutes les révolutions commencent par une étincelle).


Les manifestants font un usage intensif des réseaux sociaux pour tenter de changer le discours de la presse grand-public, qui les assimilaient d’abord à des vandales avant de parler de « contestataires ». 


« Les manifestations, pourtant a priori hétéroclites et exprimant des revendications disparates (corruption, question indienne, vie chère, gabegie, rejet des partis politiques, réformes judiciaires...), éclatent simultanément dans les plus grandes villes du pays, comme si elles étaient coordonnées, et les manifestants multiplient les actions spectaculaires. Le mouvement rassemble principalement des jeunes, beaucoup d'étudiants qui ne sont pas des militants politiques. Des campagnes de protestations ont été lancées sur les réseaux sociaux, aussi utilisés manifestement pour donner des mots d'ordre, sans qu'on puisse à ce stade identifier clairement des leaders ou un collectif de coordination » nous explique un diplomate en poste sur place. 


Une crise démocratique


Croissance faible (0,9% en 2012 et 0,6% au 1er trimestre contre 7,5% en 2010), retour de l’inflation (6,5% en mai, l’augmentation de 150% du prix des tomates a fait la une des journaux pendant une semaine), la nouvelle classe moyenne brésilienne a peur de perdre son nouveau pouvoir d'achat et scrute avec angoisse les résultats décevants de l’économie brésilienne.


Aujourd’hui le mouvement paraît incontrôlable et les autorités, tout  comme la FIFA, redoutent surtout qu’il ne faiblisse plus et soit relayé par les syndicats qui pourrait lancer des appels à la grève, dépassant le cadre de la révolte étudiante pour prendre un tour beaucoup plus politique dans un pays où les pouvoirs publics refusent largement le dialogue avec la population et ou se mêler de politique ou de la conduite  des affaires du pays  est une disqualification. 

 

 

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