« Encore un jour se lève sur la planète France, et j'ai depuis longtemps, perdu mes rêves, je connais trop la danse », chantait Damien Saez dans son titre phare Jeune et con. Paroles révélatrices d'une jeunesse à la dérive pour certains, délaissée pour d'autres.
Traditionnellement, cet enjeu est au centre du débat politique, particulièrement dans la perspective d'une campagne présidentielle. « Le contraire serait étonnant », souligne François Kalfon, qui y fait référence dès la première page de son livre : « 95 % des Français considèrent la jeunesse comme une priorité de l'élection présidentielle (1) et pratiquement deux Français sur trois affirment qu'ils ne voteront pas pour un candidat qui n'apporterait pas d'éléments de réponse aux problèmes des jeunes en difficulté (2). »
Une attention à la hauteur des problèmes rencontrées par la jeunesse d'aujourd'hui. Kalfon démontre ainsi au fil des pages comment les disfonctionnements de la société pèsent sur l'intégration sociale des jeunes, comment l'inadaptation du système scolaire entrave leur entrée sur le marché du travail, comment les inégalités de départ se creusent au lieu d'être comblées par l'école.
Des micro-témoignages viennent appuyer les différents arguments :
Sébastien, 23 ans : « J'ai énormément de mal à me retrouver dans quelque parti que ce soit ».
Valentine, 27 ans : « Les résultats scolaires, c'étaient très important pour mes parents (...) Parfois, mes résultats baissaient parce que j'avais un petit coup de mou ; tout de suite mes parents s'inquiétaient, et c'est là que je prenais vraiment conscience de cette fameuse pression ».
Sarah, 19 ans : « On est né dans ce truc où l'on nous répète qu'il n'y a pas d'argent, pas de travail. On a un peu l'impression de faire des études pour rien, ce n'est pas très motivant ».