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Source : www.reporterre.net
Brandon Keim (Wired)
vendredi 21 mars 2014
Une étude scientifique montre que le maïs transgénique est devenu impuissant contre la chrysomèle de maïs, l’insecte contre lequel il était conçu.
Après des années à prédire que cela arriverait, et après des années de refus par les entreprises, par les agriculteurs et par les organismes de réglementation de prendre leurs avertissements au sérieux, les scientifiques ont constaté l’évolution rapide de chrysomèles des racines du maïs devenues résistantes aux maïs Bt.
Le maïs Bt a été génétiquement modifié pour être toxique pour les insectes nuisibles. La chrysomèle des racines pouvait causer des milliards de dollars de dommages aux cultures des États-Unis. Le maïs Bt, dont le nom vient du Bacillus thuringiensis, un gène produisant la toxine pesticide qu’il contient, représente désormais les trois quarts des récoltes de maïs aux États-Unis. La vulnérabilité de ce maïs pourrait être désastreuse pour les agriculteurs et pour l’environnement.
« Si les pratiques de gestion ne changent pas, ça va seulement empirer », a déclaré Aaron Gassmann, un entomologiste de l’Université de l’Iowa et co-auteur d’un rapport publié le 17 mars par l’Académie nationale des sciences et décrivant la résistance à la chrysomèle des racines. « Il faut un changement fondamental dans la façon dont la technologie est utilisée. »
Planté en 1996 pour la première fois, le maïs Bt est rapidement devenu très populaire parmi les agriculteurs américains. En quelques années, les populations de chrysomèles et de la pyrale du maïs, un autre ravageur du maïs, ont chuté dans tout le Midwest. Les rendements ont augmenté et les agriculteurs ont réduit leur utilisation d’insecticides classiques qui causent plus de dommages écologiques que la toxine Bt.
Au début des années 2000, les scientifiques qui étudient l’évolution de la résistance aux insecticides ont averti de problèmes imminents. Toute chrysomèle des racines qui pourrait survivre au gène Bt aurait le champ libre pour se reproduire, et si les plantations n’étaient pas bien gérées, la résistance pourrait émerger rapidement.
La clé d’une gestion efficace, disaient les scientifiques, était de préserver des refuges plantés avec du maïs non Bt. Car dans ces zones, la chrysomèle des racines resterait sensible à la toxine Bt. Et en s’accouplant avec des vers résistants au Bt qui par hasard viendraient évoluer par là, ils pourraient empêcher la résistance de s’accumuler dans le pool génétique des chrysomèles.
Un comité consultatif convoqué en 2002 par l’EPA (Agence pour la protection de l’environnement) suggérait qu’au moins 50 % des champs de maïs soient consacrés à ces refuges non Bt. Mais les entreprises semencières ont résisté à ces recommandations...
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