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1 juin 2013 6 01 /06 /juin /2013 17:21

 

 

Rue89

 

En solde 01/06/2013 à 17h35
Vin, toiles, îles : face à la crise, la grande braderie des « bijoux de famille »

 

Pascal Riché | Cofondateur Rue89
Elsa Fayner | Journaliste Rue89

 

L’Elysée a vendu une partie de sa cave, Detroit veut se débarrasser de tableaux et la Grèce d’îles. En bradant leur patrimoine, tous veulent pallier l’austérité.

 

 


Le mot « solde » écrit sur des mannequins dans une vitrine (Biscotte/Flickr/CC)

 

L’Elysée a vendu jeudi et vendredi 1 200 bouteilles de vin à l’hôtel Drouot à Paris. Grâce à quelques bouteilles très précieuses (Pétrus, Cheval Blanc, Ausone par exemple), la vente a permis de récolter 700 000 euros. C’est deux fois plus que prévu, mais à l’échelle du budget national, c’est une goutte d’eau : pour paraphraser l’humoriste François Morel, l’Etat français n’a trouvé là que de quoi s’acheter un petit appartement à rénover à Paris...

 

 

Le billet de François Morel sur France Inter

Le 31/05/2013

 

Une partie de l’argent sera consacrée à l’achat de vins moins chers, et le reste sera transféré au budget.

L’Etat vend d’autres biens, plus discrètement : par exemple, le duplex dans lequel vivait jusque-là à New York le représentant permanent de la France auprès des Nations unies. L’appartement est évalué entre 25 et 30 millions d’euros, selon le site FrenchMorning.com.

Sont également à vendre sur le territoire deux prisons lyonnaises – Saint-Paul et Saint-Joseph – ou un terrain de 8 000 m2 dans le quartier d’affaires de La Part-Dieu, selon le magazine Lyon Capitale. Le portail du ministère de l’Economie et des Finances recense l’ensemble des cessions en cours ou à venir.

Le gros gisement d’argent ne viendra pas de la vente d’immeubles, mais de celle de participations. Le 5 mai, le Premier ministre a annoncé que l’Etat allait réduire ses parts dans « un certain nombre d’entreprises publiques » afin de financer des investissements.

L’Etat français n’est pas le seul à vendre ainsi des actifs publics, et ce n’est pas le moins timide. En période de disette budgétaire, la tentation est forte de se débarrasser de ses bijoux de famille. Exemples.

 

                                                                                                                                                                                                                             1 La ville de Detroit prête à brader ses tableaux

 

Detroit se trouve au bord de la faillite, avec une dette estimée à près de 15 milliards de dollars. Un gestionnaire de crise a même été nommé pour se substituer au maire et au conseil municipal et essayer d’éviter la catastrophe, racontent Les Echos du 30 mai.

L’homme en question, avocat de profession, Kevyn Orr, vient de remettre un rapport de 41 pages qui devrait, espère-t-il, servir de guide pour rétablir les comptes de la ville. Si, Orr n’emploie pas le terme de « banqueroute » dans son texte, il estime néanmoins que la ville est « insolvable » et ne peut emprunter plus d’argent, rapporte The Detroit News.

Les solutions envisagées sont draconiennes mais classiques : que les employés municipaux, les petits porteurs et le retraités se serrent la ceinture.

C’était sans compter sans une idée originale de Kevyn Orr, révélée par Detroit Free Press, qui a déclenché la polémique. La ville possède l’un des plus grands musées des Etats-Unis, le Detroit Institute of Arts, et il est question de vendre ses tableaux. L’« impensable », pour Detroit Free Press, est désormais formulé.

Le musée a sorti les griffes : dans un communiqué, il s’oppose fermement à toute vente de ses tableaux. La question est désormais juridique : il s’agit de savoir si les œuvres d’art du Detroit Institute of Arts peuvent être vendues par la ville.

Detroit n’est pas la seule à chercher à tirer quelques économies de la vente de tableaux : en septembre 2001, le gouvernement irlandais a confié à Christies la vente aux enchères de quatorze toiles, dont un Andy Warhol, saisies pendant la crise financière.

                                                                                                                                                                                                                             2 La Grèce songe à se débarrasser de ses îlots

 

Fin 2011, Athènes a présenté son catalogue de bijoux de familles à vendre (totalement ou partiellement) :

  • le groupe d’électricité DEI ;
  • la compagnie de téléphone OTE ;
  • la compagnie de gaz Depa ;
  • la compagnie de chemin de fer Trainose ;
  • les casinos ;
  • les usines d’armement...

Mais le plus spectaculaire, même si ce n’est pas le plus lucratif, est la vente d’îles.

En septembre dernier, la presse a publié une liste de 47 îles inhabitées appartenant à l’Etat et qui seraient à céder pour une durée de 50 ans. De quoi allécher pas mal de promoteurs. L’Etat a démenti qu’il existait une telle liste, mais sans nier qu’il examinait la situation des 6 000 îles et îlots lui appartenant.

Certains monuments antiques y passent : en janvier 2013, dans le magnifique village de Cassiopée, à Corfou, un terrain a été cédé pour 99 ans à l’Américain NCH Capital, qui entend y construire des logements touristiques. Recette pour l’Etat : 23 millions d’euros.

Selon Roxanne Mitralias, militante du parti Syriza, au CADTM (Comité pour l’annulation de la dette du Tiers Monde) et au Front de Gauche, la Grèce a en réalité vendu « le lac et l’acropole de Cassiopée ». Dans un entretien à Contretemps.eu, elle dénonce un « accaparement sans précédent » sur « des ressources minières, des terres, du littoral, de la mer, des forêts, des îles, des sources thermales et des grottes, des monuments archéologiques et des ports ou de la gestion des déchets et de l’eau. »

                                                                                                                                                                                                                              3 Dijon vend son vin, Orléans un hôtel particulier...

 

Senlis, Dinan, Montpellier, Arras, Les Andelys... De nombreuses villes n’hésitent plus à vendre une partie de leur patrimoine pour renflouer les caisses. Trois exemples :

  • Dijon a vendu en janvier une partie de son vin, devançant l’Elysée. Une vente aux enchères de plus de la moitié de la cave de la ville (3 500 bouteilles de Bourgogne sur 6 000) a rapporté à la ville 150 000 euros. Ces bouteilles arrivaient à maturité. Le sénateur-maire PS François Rebsamen a affecté la somme à sa politique d’action sociale. De « l’austérité à la française », a commenté le Financial Times ;

 

  • la ville d’Orléans, dirigée par un maire UMP, envisage de mettre en vente l’hôtel Tassin, un très bel hôtel particulier du XVIIIe siècle. C’est le général commandant la deuxième brigade blindée qui l’occupait, mais sa brigade a été déménagée à Strasbourg. « On fait du cash avec du patrimoine », a fustigé Corinne Leveleux-Teixeira, tête de file du PS local qui propose d’en faire une auberge de jeunesse ou un office du tourisme ;

 

  • Ambilly, ville frontalière, vend ses terrains situés en Suisse. Par les hasards de l’Histoire (un redécoupage de frontières après la défaite de Waterloo), des terrains communaux sont passés en Suisse. La municipalité – qui n’était pourtant pas la plus à plaindre question finances – a décidé d’en vendre une grande partie, pour 77 millions d’euros, à des promoteurs franco-suisses. Cela représente pour Ambilly vingt années de budget : de quoi voir les choses venir pour cette petite commune rebaptisée « Jackpotville » par Libération.

                                                                                                                                                                                                                                4 Espagne et Portugal cèdent leurs aéroports


 

En 2011, l’Espagne a annoncé la vente au secteur privé d’un tiers de sa part dans la loterie nationale mais aussi jusqu’à 49% de l’entreprise publique Aena, qui gère plus de 40 aéroports du pays.

L’idée de vendre séparément les aéroports de Madrid et de Barcelone a également été explorée. Mais jusque-là, sans succès. La vente butte sur la valorisation des actifs qui, du fait de la crise, ne cesse de chuter. Aena était valorisée à 31 milliards d’euros en 2007, à 19 milliards en 2011 mais on ne l’estime plus aujourd’hui que dans une fourchette de 12 à 16 milliards d’euros.

 

Le Portugal lui, a cédé en décembre ANA, sa société de gestion des aéroports, au Français Vinci, pour 3 milliards d’euros (trop cher ? ). Ce pays est peut-être celui qui va le plus loin dans la grande braderie des biens publics. Une par une, ses entreprises publiques partent dans le giron de groupes étrangers, avec les encouragements de l’Union européenne. L’Etat a vendu le groupe d’énergie EDP au Chinois Three Gorges, et il a ouvert le capital des réseaux électriques au même groupe.

La liquidation n’est pas terminée : sont à vendre La Poste, la compagnie aérienne, certains chantiers navals, le fret des chemins de fer, l’audiovisuel public...

 

 

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