Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 30.04.2012 à 09h03 • Mis à jour le 30.04.2012 à 09h03
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L'opposante birmane Aung San Suu Kyi a annoncé, lundi 30 avril, qu'elle allait finalement prêter serment au Parlement, dans le cadre du bras de fer avec le régime qui l'avait poussée la semaine dernière à refuser d'assister à la première session de l'Assemblée.
Lors des élections législatives partielles, le 1er avril, la LND l'a emporté dans quarante-trois des quarante-quatre circonscriptions où elle présentait un candidat. Mais les élus de l'opposition, Aung San Suu Kyi en tête, réclamaient une modification du serment, souhaitant non plus s'engager à "protéger" la Constitution de 2008, mais à la "respecter".
La Constitution conçue par l'ancienne junte, adoptée par référendum en 2008, une semaine après le passage du cyclone Nargis (cent trente-huit mille morts ou disparus), confère des pouvoirs immenses aux militaires, et Aung San Suu Kyi a fait de son amendement l'une de ses priorités.
"Nous irons assister [à la session du] Parlement aussi vite que possible", a finalement déclaré Aung San Suu Kyi lundi au siège de son parti. "La raison pour laquelle nous acceptons est d'abord la volonté du peuple. Nos électeurs ont voté pour nous parce qu'ils veulent nous voir au Parlement", a-t-elle ajouté.
Les partisans d'Aung San Suu Kyi avaient refusé de participer aux élections législatives en 2010, en raison de la présence de termes semblables dans les lois électorales. Leur suppression a en revanche conduit la LND à accepter de participer aux élections partielles du 1er avril, qu'elle a largement remportées.
La secrétaire générale de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) a tenu, jeudi, une conférence de presse conjointe avec le ministre des affaires étrangères italien pour répondre aux critiques grandissantes sur son absence des premières sessions parlementaires. La situation a mis mal à l'aise certains sympathisants du parti, et des analystes craignent que l'attitude de la LND ne paraisse inutilement conflictuelle à l'opinion publique.
Le Parti de la solidarité et du développement de l'Union (USDP), soutenu par l'armée, reste néanmoins largement majoritaire à l'Assemblée, puisque seulement un siège sur dix était en jeu.
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a rencontré lundi le président birman, Thein Sein, nouveau signe du soutien de la communauté internationale au nouveau régime, qui a multiplié les réformes depuis un an. Il appelle à aller plus loin dans la levée des sanctions.