Le Monde.fr avec AFP | 17.05.2012 à 15h34 • Mis à jour le 17.05.2012 à 16h03
Ils ne se laisseront pas faire. Les syndicats d'Auchan se sont opposés au plan de transformation de l'entreprise (PTE), qui vise à supprimer plus de 1 700 emplois, selon eux.
"Auchan a été très fort dans sa communication en disant que l'entreprise ne supprimait pas de postes mais en créait grâce à des ouvertures prochaines de magasins, explique Pascal Saeyvoet, délégué syndical FO, mais nous restons très inquiets pour l'emploi et avons comptabilisé plus de 1 700 postes touchés par le plan."
Le groupe de distribution avait présenté fin mars un plan qui prévoyait, d'ici 2014, la création de 3 200 postes environ via l'ouverture de 56 magasins, dont 50 Auchan Drive, mais aussi la suppression de 1 600 postes.
LES POSTES LIÉS À LA VENTE EN PREMIÈRE LIGNE
La procédure d'information-consultation du personnel, étape obligatoire, s'est clôturée lors d'un comité central d'entreprise par un avis défavorable des principales organisations syndicales (FO, CGT, CFDT et CFTC). Pour les syndicats, les suppressions toucheront 750 postes liés à la vente, 300 postes administratifs (service du personnel et comptabilité), 200 postes en lien avec les relations clients et 500 postes de services d'appui (standart, SAV, livraisons, logistique, entretien et maintenance informatique).
Dans un communiqué, la CFDT a dénoncé "des méthodes limites manipulatoires avec des annonces fermes de création de postes, notamment sur des ouvertures de sites hypothétiques" et une consultation "menée au pas de charge".
Auchan, contrôlé par la famille Mulliez, emploie 50 000 personnes en France. Mi-mars, le groupe a annoncé un bénéfice net 2011 en hausse de 14,9 % à 810 millions d'euros.
LES DOSSIERS DU GOUVERNEMENT
A peine formé, le nouveau gouvernement est donc confronté à de nombreux dossiers. Même si, dans le cas d'Auchan, il ne s'agit pas d'un plan social, des suppressions d'emplois vont avoir lieu en France dans de nombreuses entreprises, qui avaient attendu la fin de l'élection présidentielle pour agir.
Une note a ainsi été remise par un collectif d'acteurs sociaux et industriels à l'équipe de transition de M. Hollande, le 6 mai dernier. On y trouve une quinzaine d'entreprises dont Areva, Air France, SNCM, Goodyear, Carrefour, Presstalis... "L'idée était de donner une idée assez précise de ce qui attend le gouvernement", a expliqué au Monde Patrick Levy-Waitz, qui a participé à la rédaction ce document. Dans son édition du 9 mai, Libération évoquait également Danone et Groupama.