LEMONDE.FR avec AFP | 26.02.12 | 09h45 • Mis à jour le 26.02.12 | 14h32
Quelque 5,3 millions d'électeurs sont appelés à participer à ce scrutin, le plus tourmenté de l'histoire du pays, après des violences qui ont fait entre 6 et 15 morts en un mois.REUTERS/YOUSSEF BOUDLAL
Les Sénégalais ont commencé à voter dimanche 26 février pour le premier tour de la présidentielle qui oppose quatorze candidats, dont le dirigeant sortant contesté Abdoulaye Wade. Quelque 5,3 millions d'électeurs sont appelés à participer à ce scrutin, le plus tourmenté de l'histoire du pays, après des violences qui ont fait entre six et quinze morts en un mois.
L'actuel chef de l'Etat et candidat à la présidentielle, Abdoulaye Wade, a voté sous les huées de plusieurs centaines de personnes, ce dimanche à Dakar. Accompagné de son fils Karim et de sa fille Sindiély ainsi que du ministre de l'intérieur Ousmane Ngom, il a déposé son bulletin dans un bureau du quartier du Point E, où il possède une résidence. Il en est très vite reparti, sans faire de déclaration. Les applaudissements de quelques dizaines de partisans et des membres de sa délégation n'ont pas pu couvrir les huées de la foule, postée dans et autour de l'école transformée en bureau de vote.
Les quelques 11 900 bureaux de vote dans le pays seront ouverts de 8 heures à 18 heures (heures locales et GMT). Face au président sortant, concourent trois de ses anciens premiers ministres, Moustapha Niasse, Idrissa Seck et Macky Sall, ainsi que le patron du Parti socialiste, Ousmane Tanor Dieng.
"UN COUP D'ETAT ÉLECTORAL"
La nouvelle candidature d'Abdoulaye Wade est jugée "illégale" par l'opposition, pour qui il a épuisé ses deux mandats légaux après son élection en 2000 et sa réélection en 2007. Ses partisans soulignent au contraire que des réformes de la Constitution en 2001 et 2008 lui donnent le droit de se représenter.
Le Mouvement du 23 juin (M23) – coalition de partis d'opposition et d'organisations de la société civile – a proposé samedi l'organisation d'une nouvelle élection présidentielle, "dans un délai de six à neuf mois", "à laquelle le président Wade s'engage à ne pas se présenter". Il s'agit d'empêcher "un coup d'Etat électoral", que serait selon lui la proclamation de la victoire d'Abdoulaye Wade dès le premier tour de l'élection.
L'ex-président nigérian Olusegun Obasanjo, chef de la mission d'observation de l'Union africaine au Sénégal a également appelé samedi à "échapper au chaos" en limitant à deux ans le mandat du président sortant Abdoulaye Wade, 85 ans dont 12 au pouvoir, s'il est réélu dimanche. La durée du nouveau mandat présidentiel est de sept ans.