Le gouvernement québécois a présenté hier soir un projet de loi spécial pour briser le mouvement de grève étudiant qui a débuté il y a 14 semaines. Ce projet a provoqué un regain de colère chez les grévistes qui réclament une baisse des frais de scolarité. Ils ont lancé un ultime appel à la négociation au Premier ministre.
Le gouvernement québécois envisage de restreindre les manifestations étudiantes, comme celle du 15 mai © Reuters Christinne Muschi
Le Premier ministre québécois Jean Charest a décidé de mettre fin au conflit étudiant par la manière forte. Le gouvernement envisage de faire adopter une loi spéciale visant à briser la grève qui a débuté au mois de février. Les étudiants protestent depuis plus de trois mois contre la hausse des frais de scolarité.
Le projet de loi spéciale, dévoilé hier soir, prévoit notamment une forte restriction du droit de manifester et de lourdes amendes pour les organisateurs de piquets de grève. Elles peuvent aller jusqu'à 5.000 dollars pour les particuliers et 125.000 dollars pour les associations d'étudiants.
La loi, qui a de bonnes chances d'être adoptée, a immédiatement suscité la colère des représentants étudiants. Pour Léo Bureau-Blouin, le président de la FECQ (Fédération étudiante collégiale du Québec)
"Cette loi est, et de loin, pire que l'augmentation des droits de scolarité."
Un autre syndicat, plus radical, la CLASSE affirme de son côté que le texte est "anticonstitutionnel" et a appelé à la "désobéissance civile".
Autre conséquence de ce projet de loi spéciale, il a soudé les représentants des étudiants et plusieurs personnalités politiques d'opposition. Les professeurs sont également entrés dans le conflit estimant que cette loi spéciale "ne fera qu'envenimer le conflit".
Tous appellent le gouvernement libéral à reprendre les discussions, ce que refuse le Premier ministre Jean Charest. Selon lui, la position des étudiants s'est durcie. Lors d'une conférence de presse il a d'ailleurs martelé :
"Le gouvernement assume ses responsabilités, c'est ce qu'attendent les citoyens."