La colère des populations d'Europe du Sud usées par la rigueur laisse maintenant place à une révolte plus sourde. Plus institutionnelle et plus politique. Plus efficace, aussi, peut-être.
Il y eut d'abord le choc du Portugal, élève appliqué de la "troïka" - la Commission européenne, la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI). Le 5 avril, la Cour constitutionnelle de Lisbonne a censuré l'équivalent de 1,3 milliard d'euros de mesures d'austérité jugées discriminatoires. Celles-ci s'attaquaient aux primes des fonctionnaires et retraités, aux allocations chômage et maladie.
Voilà maintenant que les Pays-Bas, réputés pour leur rigueur toute allemande, ajournent plus de 4 milliards d'euros d'économies budgétaires prévues pour 2014. Une décision assumée, le 12 avril, par le premier ministre, Mark Rutte, afin de "rétablir la confiance".
Le gouvernement néerlandais n'est pas devenu soudainement un avocat de la relance keynésienne. "Il n'a pas dit à la population : sortez et achetez !", nuance Barbara Baarsma, du centre d'études SEO, à Amsterdam. A voir les réactions que...