Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont à nouveau manifesté, mardi 28 août, à Santiago, pour demander une réforme de l'éducation. Selon la police et les organisateurs, entre 50 000 et 130 000 personnes ont participé au rassemblement, l'un des plus importants de ces dernières semaines. Les étudiants bénéficiaient en effet de l'appui des professeurs et de la Centrale unitaire des travailleurs (CUT), principale confédération syndicale du pays, qui avait appelé ses membres à se joindre au défilé.
Alors que certains dansaient au rythme de percussions, des milliers d'autres, le visage masqué ou portant des capuches, ont dressé en fin de cortège des barricades et affronté à coups de pierre et de bâton les forces de l'ordre, qui ont répliqué par des tirs de gaz lacrymogènes et avec des canons à eau.
UN MOUVEMENT ÉTUDIANT "CRIMINALISÉ"
Depuis plus d'un an, le monde étudiant chilien est dans les rues pour demander une réforme du système éducatif, jugé cher, inégalitaire et inefficace. Pour les dirigeants des organisations étudiantes, les violences qui accompagnent parfois les manifestations donnent des arguments aux autorités pour "criminaliser" le mouvement et détourner l'attention de leurs demandes.
A ce jour, seule une poignée de manifestants ont été jugés à l'issue de plus d'une quarantaine de manifestations organisées depuis 2011, au cours desquelles la police a procédé à des arrestations massives, critiquées par plusieurs organisations de défense des droits humains. A la fin de 2011, le mouvement étudiant a obtenu une hausse de 10 % du budget de l'éducation pour 2012, de timides aides à l'endettement étudiant et un début de réforme sur la gestion des collèges et lycées publics.