Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
4 janvier 2014 6 04 /01 /janvier /2014 17:55

 

 

Source : www.mediapart.fr

Au Cambodge, la police militaire tire sur les ouvriers

|  Par Raphael Bloch

 

 

 

Le gouvernement de Hun Sen a dispersé les manifestants, samedi dans la capitale, et interdit le rassemblement national prévu dimanche. Vendredi, la police militaire cambodgienne avait tiré sur des grévistes qui bloquaient des ateliers de Phnom Penh pour obtenir une augmentation de salaire, causant au moins quatre décès.

« Le gouvernement veut intimider l'opposition, l'empêcher de continuer à exprimer ses revendications », a déclaré samedi 4 janvier Mu Sochua, un député de l'opposition cambodgienne, à l'issue d'une nouvelle journée de violence au Cambodge. La police militaire a dispersé des centaines de manifestants réunis ce samedi sur la place de la liberté de Phnom Penh pour soutenir le mouvement des ouvriers du textile, réprimé dans le sang vendredi matin aux abords du parc industriel Canadia, qui alimente en grande partie les marques internationales comme H&M, Puma et Adidas. Le gouvernement de Hun Sen a également interdit la manifestation nationale prévue dimanche pour mettre fin au « coup d'État social et politique » dénoncé par l'opposition et les syndicats.

La tension politique a redoublé après qu'au moins quatre manifestants ont été tués par la police militaire vendredi sur l'une des grandes artères manufacturières du sud de la ville, où depuis plusieurs jours, des milliers de travailleurs du textile occupaient les usines pour obtenir des augmentations de salaire. Les tirs ont eu lieu alors que des centaines d'ouvriers bloquaient la route d'accès aux usines de la capitale, et que d'autres, armés de bâtons, de pierres et de cocktails Molotov, s'opposaient aux forces de police. « Les travailleurs ne voulaient pas la violence, ils voulaient juste obtenir une augmentation des salaires », a déclaré Dave Welsh, responsable du Centre international de solidarité, à l'issue des violences policières. 


Affrontements à Phnom Penh, capitale du Cambodge 
Affrontements à Phnom Penh, capitale du Cambodge © Reuters

« Nous savons que quatre personnes ont été tuées et 26 autres grièvement blessées », a déclaré Naly Pilorge, la responsable de la ligue de défense des droits de l'homme au Cambodge. « Quelle qu'en soit la raison, il s'agit d'un usage disproportionné et illégal de la violence au nom du gouvernement », a ajouté Dave Welsh.

De son côté, le porte-parole de la police militaire, Kheng Tito, craignant des pertes pour les investisseurs, une « situation anarchique » dans les ateliers dégénérant en trouble à l'ordre social, a indiqué que l'intervention était nécessaire compte tenu de la résistance des ouvriers à la libération des ateliers par les autorités.

Les affrontements ont débuté jeudi soir quand le premier ministre Hun Sen a décidé d'envoyer des forces gouvernementales pour reprendre le complexe industriel de la capitale cambodgienne, et briser les grèves qui bloquent 80 % des ateliers du pays. De nombreux accrochages ont eu lieu pendant la nuit avec les grévistes. Tôt vendredi matin, des barricades continuaient de brûler et des gravats jonchaient la route d'accès aux ateliers. Face à la résistance des grévistes, le gouvernement a donné l'ordre aux centaines de policiers présents de disperser les ouvriers pour permettre la réouverture des usines. Les forces gouvernementales ont ouvert le feu, après quelques sommations.

 

 

Lors de l'assaut des policiers, une clinique médicale a été détruite par les manifestants et de nombreux ateliers ont été dégradés par les échanges de projectiles. Les forces de police ont détruit les barrages de pneus, et ont brisé les fenêtres de nombreux bâtiments pour déloger les grévistes.

Les rassemblements d'ouvriers avaient éclaté la semaine précédente, quand le ministère du travail a annoncé que le salaire minimum s'élèverait à 95 dollars à partir d'avril 2014, contre les 160 dollars exigés par les syndicats depuis des semaines, lors des négociations avec le gouvernement. Les syndicats se plaignent également de cadences infernales et de sous-alimentation parmi les ouvriers, leurs salaires ne leur permettant pas de vivre dignement. Leurs revendications sont relayées par l'Organisation internationale du travail (OIT) qui a récemment souligné que les conditions de travail s'étaient détériorées dans le pays.

Face au refus réitéré du gouvernement de mécontenter les multinationales en imposant des augmentations de salaires, les manifestants ont durci le mouvement dans le textile, secteur crucial pour l'économie cambodgienne, qui emploie quelque 650 000 ouvriers, dont 400 000 pour des sociétés qui travaillent à l'export.

Les syndicats ont récemment rejoint l'opposition menée par le Parti du sauvetage national du Cambodge (CNRP) qui conteste la légitimité du gouvernement de Hun Sen, réélu lors des élections législatives de juillet, qualifiées de « truquées » par plusieurs organisations internationales.

Lors des affrontements aux abords du parc industriel Canadia, le CNRP a déclaré qu'en cas d'élections législatives anticipées, le parti soutiendrait les revendications salariales des travailleurs du textile. « Nous déplorons ces violences, que nous condamnons avec la plus grande vigueur, a déclaré à l'AFP le chef du CNRP, Sam Rainsy. C'est une tentative inacceptable de casser non pas seulement une grève ouvrière, mais (...) le mouvement ouvrier dans son ensemble. Et, derrière le mouvement ouvrier, le mouvement démocratique qui est en train de se développer au Cambodge. » De son côté, le ministère de la défense a dénoncé la récupération politique du CNRP qui « exhorte les fonctionnaires de police à ne pas s'acquitter de leurs obligations »et à rejoindre les rangs de la contestation.

Sous la pression internationale, le gouvernement a proposé vendredi après-midi une réunion de crise le 8 janvier afin de discuter d'une solution transitoire pour que l'activité des ateliers reprenne. Le CNRP et la coalition des six syndicats du pays ont opposé une fin de non-recevoir à cette proposition et déclaré vouloir continuer de boycotter toute négociation avec le gouvernement.

 

 

Source : www.mediapart.fr

 

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Démocratie Réelle Maintenant des Indignés de Nîmes
  • : Le blog des Indignés de Nimes et de la Démocratie Réelle Maintenant à Nimes
  • Contact

Texte Libre

INFO IMPORTANTE

 

DEPUIS DEBUT AOÛT 2014

OVERBLOG NOUS IMPOSE ET PLACE DES PUBS

SUR NOTRE BLOG

CELA VA A L'ENCONTRE DE NOTRE ETHIQUE ET DE NOS CHOIX


NE CLIQUEZ PAS SUR CES PUBS !

Recherche

Texte Libre

ter 

Nouvelle-image.JPG

Badge

 

          Depuis le 26 Mai 2011,

        Nous nous réunissons

                 tous les soirs

      devant la maison carrée

 

       A partir du 16 Juillet 2014

            et pendant l'été

                     RV

       chaque mercredi à 18h

                et samedi à 13h

    sur le terrain de Caveirac

                Rejoignez-nous  

et venez partager ce lieu avec nous !



  Th-o indign-(1)

55

9b22