Marianne - Exclusif
L'enjeu est de taille. Il s'agit ni plus ni moins que de demander aux magistrats de la rue Cambon d'invalider les chiffres fournis à Bruxelles par Paris sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Comme nous l'expliquions samedi 19 mai, dans L'ardoise de 20 milliards laissée par Nicolas Sarkozy, la promesse du précédent président d'atteindre les 3% de déficit budgétaire, promesse faite au nom de la France et conforme au traité en voie d'élaboration, est soumise à une condition. Celle de voir débouler dans les caisses de l'Etat 20 milliards de prélèvements obligatoires nouveaux. Or ces milliards n'ont pas été votés au cour d'un des multiples plan de rigueur qui ont émaillé la fin du quinquennat.
Muni de cet audit, il sera dès lors plus loisible à François Hollande de se démarquer de l'objectif des 3% de déficit en 2013. A moins que le nouveau chef de l'Etat ne se décide à augmenter les impôts en plus des 29 milliards prévu dans son programme des 20 milliards manquants, ce qui semble non seulement inaccessible mais pour le moins incompatible avec ses déclarations sur la croissance.
Ce trou était cependant connu des socialistes qui n'ont eu de cesse de le dénoncer durant la campagne. Leur programme de finances publiques pour le quinquennat a cependant fait l'impasse, faisant comme si de rien n'était. Et pour cause, sans ces 20 milliards, François Hollande aurait été bien incapable de faire sienne la promesse de Nicolas Sarkozy d'atteindre les 3% de déficit en 2013. Passage obligé pour assurer sa stature de responsable et de sérieux.
Paris vaut bien une promesse.