Le Monde.fr avec AFP | 04.05.2012 à 16h41 • Mis à jour le 04.05.2012 à 16h48
De brèves échauffourées ont opposé, vendredi 4 mai, dans les locaux administratifs de l'usine ArcelorMittal de Florange (Moselle) quelque 200 ouvriers et des gardes de sécurité, faisant un blessé parmi les métallurgistes, rapporte l'AFP, citant des sources concordantes sur place.
Les heurts se sont produits alors que les métallos ont fait irruption dans une salle des "grands bureaux" où se tenait un comité d'entreprise extraordinaire, a-t-on précisé de source policière. Au cours de la bousculade qui s'est produite lors de cette irruption, un ouvrier est tombé dans un escalier. Sous la poussée, une rampe a cédé et plusieurs ouvriers sont tombés dans le vide. Blessé au dos, il a dû être évacué dans une coquille par les sapeurs-pompiers, a-t-on ajouté de source syndicale.
Les incidents se sont produits vers 14 H 30 hors de la présence des journalistes auxquels la direction avait interdit l'entrée au site. Le CEE s'est poursuivi après les échauffourées, direction et syndicats discutant de l'avenir de l'activité "packaging" de l'usine, selon un syndicaliste qui a quitté la salle.
Lire notre cadrage "Le conflit ArcelorMittal-Florange devient une bataille emblématique" et regarder notre télézapping "Florange : 'On demande juste de travailler, on nous envoie les CRS !'"
DIALOGUE ROMPU
Dans la matinée, quelques dizaines de syndicalistes de la CFDT, de la CGT et de FO avaient une nouvelle fois bloqué pendant plusieurs heures les expéditions de l'aciérie pour obtenir le redémarrage des hauts fourneaux à l'arrêt depuis octobre.
C'est la cinquième fois que les expéditions étaient bloquées depuis le début du conflit, il y a plus de deux mois. Vendredi, les ouvriers ont parallèlement occupé la gare d'Ebange (Moselle) par laquelle passent tous les trains approvisionnant le site en acier et sortant de l'aciérie chargés de produits finis.
Le dialogue entre les syndicats et la direction d'ArcelorMittal est rompu depuis le 9 mars.
En engageant le mouvement, les syndicats avaient promis de faire de Florange "le cauchemar du gouvernement" si les deux hauts fourneaux de l'aciérie n'étaient pas remis en route et si le "packaging", pratiquement à l'arrêt depuis l'automne dernier également, ne redémarrait pas rapidement. ArcelorMittal assure qu'il ne s'agit que d'une mise en veille "temporaire", rendue nécessaire par une baisse conjoncturelle de la demande mondiale d'acier.
Lire notre reportage : "Entre espoir et courbatures : la 'marche de l'acier' des ArcelorMittal"