/http%3A%2F%2Fs2.lemde.fr%2Fimage%2F2008%2F05%2F24%2F540x270%2F1049337_3_d88f_la-spirale-des-prix-des-carburants-en-france_8265a00dfbf2f2d154aef2d749f62a68.jpg)
Les prix des carburants à la pompe ont atteint de nouveaux records historiques la semaine dernière en France, une flambée désormais générale puisque le gazole, carburant préféré des automobilistes français, a dépassé pour la première fois son ancien sommet datant de plus de trois ans.
Le litre de gazole a atteint 1,458 4 euro, enfonçant ainsi son ancien sommet (1,454 1 euro) établi en mai 2008, d'après les relevés hebdomadaires mis en ligne lundi par le ministère du développement durable.
Quant à l'essence, le litre de super sans plomb 95 a bondi à 1,645 1 euro et celui du sans plomb 98 à 1,688 3 euro, battant ainsi tous les deux leurs records antérieurs remontant à la semaine précédente.
Le fait que le gazole ait à son tour franchi ses anciens sommets, alors que c'était déjà fait depuis le début de l'année pour l'essence sans plomb, est une nouvelle particulièrement mauvaise pour les automobilistes, étant donné que le gazole représente environ 80 % de la consommation française de carburants automobiles, loin devant le super sans plomb 95 (15 %) et le sans plomb 98 (5 %).
Ces prix de vente à la pompe sont des moyennes nationales calculées par la Direction générale de l'énergie et du climat (DGEC) à partir de données fournies par les stations-services. Mais comme de nombreux automobilistes le constatent au quotidien, les prix à la pompe dépassent déjà allègrement ces moyennes dans certains points de vente.
Cette spirale des prix des carburants en France est liée à des facteurs dont les effets se conjuguent depuis la fin de 2011. Des tensions géopolitiques au Moyen-Orient maintiennent les cours du pétrole brut à des niveaux très élevés. A cela s'ajoute un affaiblissement de l'euro par rapport au dollar, qui amplifie le coût de l'or noir une fois sa valeur convertie dans la monnaie européenne.
Résultat, le coût d'un baril de Brent exprimé en euros n'a jamais été aussi élevé, même si son prix en billets verts (autour de 125 dollars) est loin du record atteint en juillet 2008 (147,50 dollars).
RÉACTIONS POLITIQUES
Cette flambée des prix des carburants, qui frappe les automobilistes au portefeuille, a suscité de nombreuses réactions et les candidats à l'élection présidentielle se sont emparés du sujet, multipliant les propositions plus ou moins étayées pour tenter de la contrer. Le socialiste François Hollande s'est engagé à bloquer temporairement les prix de l'essence, une mesure que le président sortant Nicolas Sarkozy a qualifiée de "populisme" et de "démagogie". Le Front de gauche, lui, propose carrément de nationaliser Total pour créer un "pôle public de l'énergie", alors que Marine Le Pen a promis de baisser le prix de l'essence de 0,20 euro par litre en réduisant les taxes, et que François Bayrou a suggéré de renforcer la concurrence entre les raffineurs.
Mais ce phénomène est loin d'être franco-français. Même aux Etats-Unis, où les prix à la pompe sont pourtant bien moins élevés qu'en Europe en raison d'une fiscalité plus faible, les prix de l'essence s'imposent aussi comme un thème de campagne majeur, dans la perspective de l'élection présidentielle qui se déroulera en novembre.