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Le blog des Indignés de Nimes et de la Démocratie Réelle Maintenant à Nimes

Amnesty dénonce le recours systématique à la torture en Syrie

Le Monde.fr | 14.03.12 | 07h22   •  Mis à jour le 14.03.12 | 08h23

 
 

 

Des combattants de l'Armée syrienne libre dans la région d'Idlib, à 13 mars 2012.

Des combattants de l'Armée syrienne libre dans la région d'Idlib, à 13 mars 2012.AFP/Ricardo Garcia Vilanova


En Syrie, où un mouvement de contestation est réprimé dans le sang depuis un an, les détenus sont confrontés "à un monde cauchemardesque de torture systématique", qui ramène le pays des décennies en arrière, écrit Amnesty International mercredi.
 

"L'ampleur de la torture et des mauvais traitements en Syrie a atteint un niveau jamais vu pendant des années et rappelle l'ère sombre des années 1970 et 1980", affirme l'ONG dans un rapport [PDF en anglais] fondé sur le témoignage de survivants qui se sont enfuis en Jordanie.

La situation "est désormais très semblable à celle vécue par les détenus sous l'ancien président Hafez Al-Assad – un monde cauchemardesque de torture systématique", affirme Ann Harrison, du programme d'Amnesty au Moyen-Orient.

Le rapport, publié à la veille du premier anniversaire du début de la révolte contre le régime de Bachar Al-Assad, le fils de Hafez, fait état de trente et une méthodes de torture et autres mauvais traitements utilisés par les forces de sécurité syriennes et les milices ("chabbiha").
 

"Beaucoup de victimes ont dit qu'elles avaient commencé à être battues lors de leur arrestation", puis les violences se sont intensifiées "à leur arrivée dans le centre de détention", leurs geôliers les frappant alors "avec des bâtons, des crosses de fusil, des fouets, des poings, des câbles", a ajouté Amnesty.

Selon les témoignages recueillis auprès de vingt-cinq anciens détenus, la torture ou les mauvais traitements atteignaient leur paroxysme au moment des interrogatoires. "Plusieurs survivants ont raconté la pratique du 'dulab' [pneu en arabe], durant laquelle la victime est coincée dans un pneu – souvent hissé en hauteur – et battue, parfois avec des câbles ou des bâtons."

D'autres techniques, de plus en plus utilisées, consistent à suspendre le détenu au-dessus du sol et à le frapper, ou à le soumettre à des chocs électriques. L'un des survivants, prénommé Tareq, a raconté à Amnesty comment, alors qu'il était interrogé dans le quartier de Kafr Soussa, à Damas, il avait été forcé d'assister au viol d'un autre prisonnier, Khaled : "L'officier l'a violé contre le mur. Khaled pleurait, en frappant sa tête contre le mur."

Ann Harrison affirme que les témoignages recueillis attestent que des "crimes contre l'humanité" sont commis en Syrie. "Les Syriens responsables de la torture – y compris ceux ayant donné les ordres – doivent n'avoir aucun doute sur le fait qu'ils seront confrontés à la justice", assure-t-elle.

Amnesty a appelé le Conseil de droits de l'homme de l'ONU à étendre le mandat de sa commission d'enquête sur la Syrie, en "renforçant sa capacité de contrôle (...) en vue de poursuites".

 

 

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