Source : www.reporterre.net
Antoine Lagneau (Reporterre)
mardi 4 février 2014
Six mois après l’organisation d’Alternatiba à Bayonne, le collectif Alternatiba Ile-de-France a vu le jour dimanche 2 février. Objectif : réaliser des dizaines de villages des alternatives d’ici 2015, date de la conférence sur le climat COP 21 qui aura lieu au Bourget.
Ce dimanche 2 février, dans le nord-est parisien, le fond de l’air est vert. Un vert profond, pareil aux couleurs d’Alternatiba, ce grand rassemblement des alternatives contre le changement climatique qui a pris racine en 2013, à Bayonne. Depuis, ces racines ont donné naissance un peu partout, en France, à de jeunes pousses prêtes à s’élancer vers d’autres mondes possibles.
Et c’est au cœur du 18ème arrondissement, par une froide matinée dominicale de février mais sous un soleil azuréen, qu’a surgit l’une d’elles. Théâtre de cette éclosion, le Shakirail, un lieu autogéré, culturel et militant, blotti entre la Porte de la Chapelle et la Gare du Nord.
Un cadre symbolique pour créer Alternatiba Île-de-France et répondre à une dynamique dont le premier objectif est la 21ème conférence onusienne sur le climat (COP21), sommet international qui se tiendra au Bourget en 2015. C’est d’ailleurs par ce rappel que débutent les premiers pas du collectif francilien.
Devant une centaine de personnes, les premières prises de parole se sont attachées à resituer le contexte d’une aventure dont le point de départ remonte au sommet de Copenhague en 2009. Enième rendez-vous raté sur le climat, cette réunion internationale de sinistre mémoire est à l’origine de la création de Bizi (qui signifie « vivre » en basque).
Militant pour une justice climatique et sociale, ce mouvement lance quelques années plus tard le projet Alternatiba. Basque d’adoption, Adrien a participé à l’organisation du village des Alternatives et détaille alors le « gros mécano » qui a permis de rassembler 12.000 personnes le 6 octobre 2013 à Bayonne.
« Le plus important, souligne Adrien, est de valoriser toutes les formes d’engagement, à la hauteur de ce que chacun peut apporter, en prenant soin de n’exclure personne ». « J’aurais pu être salarié d’AREVA, poursuit-il, j’aurais été accueilli à l’identique ». Scepticisme rigolard de la salle…
Laquelle passe ensuite aux travaux pratiques avec le moment incontournable pour tout collectif naissant : apprendre à se connaitre.
Une photographie du peuple de l’écologie
L’occasion de découvrir les mille et une alternatives citoyennes disséminées en Ile-de-France et qui sont représentées ce dimanche : de Relocalisons au collectif contre le triangle de Gonesse, en passant par Hespere 21, L’Indépendante, Vergers Urbains, des jardins partagés, des SEL, des Ressourceries, le mouvement des Villes en Transition, Energie Partagée, et bien sûr des associations nationales comme les Amis de la Terre, Agir pour l’Environnement, Colibri, ATTAC ou encore Greenpeace, c’est une photographie presque complète du petite peuple de l’écologie francienne qui se retrouve engagé dans l’aventure Alternatiba.
Une aventure dont les principes, mis en débat prochainement, permettront de fixer le cadre et, rappelle une intervenante, « les objectifs qui nous rassemblent ». Parmi ces derniers, le fait qu’Alternatiba Ile-de-France « n’est pas un cartel d’organisations, mais un regroupement d’associations, de collectifs hors les partis politiques » ou encore que « les associations, collectifs, individus qui se reconnaissent dans Alternatiba Ile-de-France, ont en commun le refus de toutes les discriminations ».
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