http://languedoc-roussillon.france3.fr
Une centaine de militants anti-OGM ont pénétré lundi matin sur un site du géant américain Monsanto à Trèbes, dans l'Aude, pour tenter de vérifier que ne s'y trouvait pas du maïs transgénique.
- Par Fabrice Dubault
- Publié le 15/04/2013 | 11:34, mis à jour le 15/04/2013 | 14:50
Les forces de l'ordre, visiblement prévenues de l'action qu'entendaient mener les militants anti-OGM, se trouvaient sur les lieux à leur arrivée.
Les anti-OGM voulaient mener "une inspection citoyenne pour vérifier que le site n'abritait pas le maïs OGM MON.810 du groupe américain, interdit en France", a déclaré à l'AFP un des participants, Jacques Dandelot.
Monsanto justifie l'agrandissement du site audois et la création d'emplois
"Il est inadmissible qu'une minorité s'arroge le droit d'entrer sur un site privé, par effraction et avec violence, car des dégâts ont déjà été constatés", a réagi Monsanto dans un courriel à l'AFP.
Le site industriel de Trèbes "collecte et conditionne des semences de grandes cultures" et il a récemment été agrandi "apportant une activité économique supplémentaire à la région, y compris la création de nouveaux emplois", a tenu à préciser le géant américain de l'agrochimie.
Le MON.810 interdit en France
En janvier 2012, les militants anti-OGM avaient découvert sur le site des sacs de maïs MON.810, ce qui avait poussé le gouvernement de l'époque à annoncer l'interdiction de leur culture.
Les militants entendent aussi protester contre le projet d'extention de ses installations à Trèbes du groupe américain. Ils ont déployé des banderoles sur le chantier d'agrandissement sur lesquelles on pouvait lire "OGM = menace sur tout le vivant" et "60 silos en plus = plus de pesticides et moins d'abeilles".
Deux OGM seulement ont été autorisés à la culture dans l'UE: la pomme de terre Amflora, développée par le groupe allemand BASF, qui s'est avérée un échec commercial, et le maïs OGM MON.810.
La culture du MON.810 a été autorisée en 1998 pour 10 ans. Monsanto a demandé le renouvellement de ce permis en 2007, mais le processus d'autorisation est gelé en raison de l'hostilité de plusieurs Etats.
Huit pays, France, Allemagne, Luxembourg, Autriche, Hongrie, Grèce, Bulgarie et Pologne, ont adopté des clauses de sauvegarde pour interdire sur leurs territoires la culture des OGM autorisés.
**************************************
ladepeche.fr
Publié le 16/04/2013 à 07:48
Une poignée de militants se sont perchés sur un toit. De l'autre côté du grillage, c'est la cour de l'usine./Photos DDM, CSB
Une cinquantaine de militants anti-OGM et autant de gendarmes : «l'inspection» de la Conf' et des Faucheurs volontaires à Monsanto à Trèbes a viré hier en manif et délégation.
Du parking de l'ancien restaurant routier trébéen au site de production semencière de Monsanto, il faut compter 400 mètres. Et emprunter une petite route qui s'enfonce dans la zone. Une petite route qu'ont sillonnée, dès potron-minet ce lundi, une cinquantaine de militants anti- OGM issus des rangs de la Confédération paysanne et des Faucheurs volontaires. But de la manœuvre : s'introduire dans l'usine et procéder à «un contrôle citoyen». En janvier 2012, les mêmes avaient réussi à passer et avaient dégotté des sacs de maïs transgénique MON 810 dont la culture est interdite, depuis, en France. Mais cette fois-ci, en face, l'impressionnant dispositif militaire déployé les en a empêchés. La marée bleue d'une cinquantaine de gendarmes dont un maître-chien et son berger allemand ne leur ont pas permis d'aller plus loin que le terrain qui jouxte l'usine. Dans la haie, un coup de pince dans le grillage, et hop… Quelques individus rentrent. Les militaires font barrage, refoulent les autres. Ceux-ci trouveront une brèche un peu plus loin. Propriété de Monsanto, la parcelle grillagée est en cours de viabilisation. Le géant agrochimique américain veut étendre là son activité trébéenne.
Il est 7 heures. Et ça fuse verbalement : «Moi je m'étonne qu'autant de forces de l'ordre soient dépêchées pour garder un site privé. C'est une honte !». «Qu'ont-ils à cacher ?». «Laisse-nous rentrer !». «On veut voir la direction». Une poignée de manifestants grimpent sur un toit, tendent des banderoles, bombent le mur. De l'autre côté, c'est la cour de l'usine. «Ne sautez pas !», ordonnent les pandores. La mâchoire carrée du chien sagement assis au pied de son maître a de quoi faire réfléchir… Ils resteront perchés sur le toit, tout au long de la matinée. Deux ou trois tentent de déborder les militaires. L'un est rattrapé manu militari après une brève course-poursuite. Une bonne heure plus tard, la directrice du site et le responsable du chantier d'extension font leur apparition. Fraîchement arrivée - elle est en poste depuis quinze jours - la directrice botte en touche avec force sourires. Michel David, responsable départemental de la Confédération paysanne et son collègue céréalier Jean-Jacques Mathieu lui expliquent les intentions du groupe. Lui parlent des sacs OGM trouvés l'hiver 2012 ainsi que du pesticide (interdit) Poncho qui empoisonne par milliers les abeilles. La direction finit par entendre raison : à 11 heures, une délégation de quatre militants rentre sur le site.
De l'amiante a l'air libre
Une militante qui faisait partie de la délégation a été emmenée au poste par les gendarmes en raison de son stylo équipé d'une mini-caméra et pour avoir bombé une caméra de vidéo-surveillance. Elle est ressortie libre. Elle n'a pas été placée en garde à vue, «malgré la destruction de la caméra», a expliqué aux militants le chef d'escadron Marie-France Sauvagnac. Histoire de ramener la «gravité» de ces faits à «un niveau relatif», l'apiculteur Daniel Bouix a entraîné aussitôt la militaire au coin du chantier, là où des sacs d'amiante éventrés sont entreposés, à l'air libre.
Le chiffre : 66
silos > de 125 t chacun. Ces silos supplémentaires sont au menu de l'extension de l'usine trébéenne. Le permis de construire a été délivré. Quant à l'autorisation de production, elle est à l'étude. La DREAL instruit le dossier.
Céline Samperez-Bedos
**********************************
midilibre.fr
Une centaine de militants anti-OGM ont pénétré lundi matin sur un site du géant américain Monsanto à Trèbes, dans l'Aude, pour tenter de vérifier que ne s'y trouvait pas du maïs transgénique.
Les manifestants de la Confédération paysanne sont entrés sur un chantier d'agrandissement du site de Monsanto mais ont été empêchés par les gendarmes de pénétrer dans les locaux de l'entreprise. Les forces de l'ordre, visiblement prévenues de l'action qu'entendaient mener les militants anti-OGM, se trouvaient sur les lieux à leur arrivée.
En janvier 2012, les militants anti-OGM avaient découvert sur le site des sacs de maïs MON 810, ce qui avait poussé le gouvernement de l'époque à annoncer l'interdiction de leur culture. Les militants entendent aussi protester contre le projet d'extension de ses installations à Trèbes du groupe américain. Ils ont déployé des banderoles sur le chantier d'agrandissement sur lesquelles on pouvait lire "OGM = menace sur tout le vivant" et "60 silos en plus = plus de pesticides et moins d'abeilles".