http://www.gauche-anticapitaliste.ch/?p=6686
Carlos Taibo, Prof. de sciences politiques à l’Université autonome de Madrid, animera des soirées conférence-débat à Lausanne et à Genève.
Genève, mercredi 23 mai à 18h30 au sous-sol du Café Gavroche, 4, Boulevard James-Fazy
> Lausanne, jeudi 24 mai à 20h15 à la Fraternité, Place Arlaud, 2
Engagé dans le mouvement du 15-M, il est auteur de deux ouvrages sur les indignéEs : Nada será como antes. Sobre el movimiento 15-M (Catarata, Madrid, 2011) et El 15-M en sesenta preguntas (Catarata, Madrid, 2011).
Il y a un an débutait la «Spanish Revolution». Réunis sous le slogan «Démocratie réelle, maintenant!», c’est par dizaines de milliers que les espagnol·e·s manifestent et occupent les grandes places du pays. Inspirées dans leurs formes par celle de la place Tahrir au Caire, les occupations montrent que le vent des révoltes d’Afrique du Nord a franchi le détroit de Gibraltar. A travers la prise de l’espace public, les indigné·e·s exigent la réappropriation de la société par en bas. Considérant que les partis politiques ne les représentent pas et ne prennent aucune mesure en leur faveur, les indignados espagnols campent sur les places principales des villes, notamment à la Puerta del Sol à Madrid. Un espace d’expérimentation politique se crée grâce aux assemblées, y compris de quartiers, lors desquelles des milliers de personnes débattent et font l’expérience de l’action collective, sans hiérarchie. La jeunesse, que le chômage frappe dans des proportions énormes – plus de 40% parmi les moins de 25 ans – entraîne la mobilisation. Dans son sillage, et dans le cadre de la crise du capitalisme, la protestation fait irruption ailleurs en Europe et traverse l’Atlantique avec une telle force qu’elle s’étend comme une référence internationale en peu de mois. Tahrir, Sol, Syntagma et Wall-Street… Sur les places du monde où les citoyen·ne·s se rassemblent, la contestation se répand comme une traînée de poudre. Contrairement à ce que les médias prétendent, les indigné·e·s, du moins dans leur composante la plus engagée, ne se sont pas cantonnés à proclamer une indignation. Ils ont cherché à produire des réponses aux plans social, économique et politique. De la contestation épidermique de la corruption et de la précarité, on est passé rapidement, dans la majorité des cas, à la contestation du capitalisme en tant que tel.
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