Source : https://www.marianne.net
Dominique Bussereau a été secrétaire d'Etat au Budget en 2004. - Jacques Witt/SIPA
Ce n'est pas aux éléphants politiques qu'on va apprendre les vieilles manips'. Voilà le message que Dominique Bussereau (Les Républicains) tenait à faire passer, ce lundi 17 juillet. Invité d'Europe 1, le président de l'Association des départements de France s'est inquiété de la suppression de la taxe d'habitation pour 80% des Français. Son sentiment ? La réforme, qui va faire perdre des ressources aux communes, à hauteur de 8,5 à 10 milliards d'euros annuels, met à mal leur autonomie. Pour le prouver, ce baron de la droite poitevine n'hésite pas à sortir de son chapeau un argument inattendu. Quand l'intervieweur lui oppose les promesses d'Emmanuel Macron de compenser cette perte, il rappelle avoir été lui-même secrétaire d’État au Budget, en 2004. "Je connais trop bien Bercy pour croire à la sincérité budgétaire de Bercy", assène-t-il en souriant.
Et ce proche de Jean-Pierre Raffarin, qui a déjà signifié qu'il aurait pu siéger avec les Constructifs s'il s'était représenté à la députation, de dévoiler le mode de pensée qui est celui, à l'écouter, des fonctionnaires de Bercy. Selon Dominique Bussereau, le ministère de l’Economie, constamment à la recherche d'économies, n'hésiterait pas à camoufler certaines baisses dans sa prise en charge. En misant sur l'inflation, par exemple : "Il (l'Etat, ndlr) paiera peut-être la première année, et puis la deuxième année, il dira 'on va payer le montant de la première année', mais entre temps l'inflation sera arrivée". Toujours goguenard, l'ex-ministre n'accable pas Bercy. Pour lui, ce type d'entourloupette est tout simplement... nécessaire pour boucler le budget de la France : "Non pas que les gens de Bercy soient des malades mentaux, simplement, ils cherchent de l'argent et donc à chaque fois qu'ils peuvent en trouver, ils trouvent des astuces".
"Non pas que les gens de Bercy soient des malades mentaux..."
Ces propos résonnent étrangement au moment où la Cour des comptes accuse le pouvoir socialiste d'avoir présenté un budget entaché d'"insincérités" en 2016. Balivernes, selon les ex-ministres Michel Sapin et Stéphane Le Foll. Habitude transpartisane, si l'on écoute Dominique Bussereau.
Source : https://www.marianne.net