Source : https://reporterre.net
24 juin 2017 / Marie Astier (Reporterre)
Jérôme Laronze a été abattu il y a un mois de trois balles tirées par un gendarme. Cet agriculteur de 36 ans était en fuite après un contrôle de l’administration dans sa ferme de Trivy, en Saône-et-Loire. Ses proches se battent pour que justice soit faite dans cette affaire où erreurs de la gendarmerie et de l’administration pourraient se cumuler.
- Trivy (Saône-et-Loire), reportage
Six coups de feu, dont trois qui l’ont atteint. Jérôme Laronze, agriculteur de 36 ans, est mort le samedi 20 mai 2017, sur un chemin de Sailly, en Saône-et-Loire, tué par les balles d’un gendarme. Il était au volant de sa voiture, aurait foncé sur les deux agents qui s’approchaient, et qui ont tiré. L’auteur des coups de feu mortels est mis en cause dans une information judiciaire pour « violences avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner », suivie au tribunal de Chalon-sur-Saône.
Une issue dramatique, après une traque de neuf jours dans les collines bocagères de la campagne charolaise. Le paysan était recherché depuis le jeudi 11 mai, date à laquelle des agents de l’administration étaient venus contrôler sa ferme, accompagnés de plusieurs gendarmes. Jérôme Laronze les aurait alors menacé avec son tracteur, avant de s’enfuir.
La Direction départementale de la protection des populations (DDPP), qui menait les contrôles, et les gendarmes le considéraient donc comme dangereux. La famille et les proches de Jérôme Laronze, eux, le décrivent comme quelqu’un d’engagé, de brillant, qui défendait ses idées, mais par les mots. Jamais par la violence.
« Aucune situation d’irrégularité administrative en agriculture ne peut justifier qu’un paysan soit abattu comme un criminel », s’indignait l’appel pour la veillée qui a eu lieu le mardi 20 juin, un mois après la mort de Jérôme. Le mot d’ordre, ce soir-là : « Mémoire et justice pour Jérôme », inscrit en larges lettres sur une banderole autour de laquelle environ 300 personnes se sont rassemblées. Le lieu de rendez-vous était symbolique, fixé au square de la Paix, à Mâcon, non loin du palais de justice...
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